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DE QUI, DE QUOI SUIS-JE RESPONSABLE ?
Définition :
Il s’agit du devoir de répondre de ses actes, toutes circonstances et conséquences comprises, c’est-à-dire d’en assumer l’énonciation, l’effectuation, et par suite la réparation, voire la sanction.
Quelques rappels historiques :
L’émergence du concept de responsabilité remonte aux sources des premières expériences juridiques.
Ainsi, la conception de la justice par Aristote, se fonde sur la référence à l’égalité. Selon lui, le déséquilibre provoqué par l’injustice nécessite l’intervention du droit qui joue un rôle d’arbitre dans la confrontation entre les deux parties opposées pour permettre un retour à l’équilibre. La détermination juridique de la responsabilité s’appuie essentiellement sur les comportements répréhensibles et apparents du sujet. La détermination morale de la responsabilité marque l’intérêt d’un retour à l’identité propre du sujet qui a commis l’acte illicite, à savoir, son être et sa personnalité. Elle requiert, selon Aristote, l’intention de l’individu et implique la préméditation de l’acte.
Pour Descartes, la faute de l’être humain, déterminée par l’erreur, ne peut se soustraire au principe de responsabilité.
Pour Spinoza, l’être humain doit se plier aux règles déterminées par la nature et il exclut le recours au concept du libre arbitre, ce qui entraîne à rejeter le principe de responsabilité des individus : tous les délinquants sont excusables, il faut les punir par nécessité, mais ne pas leur en tenir rigueur.
Dans l’ancien droit français, le libre arbitre et la volonté constituent la toile de fond qui pousse l’individu à se rapprocher du péché.
Le système juridique français actuel repose essentiellement sur les mêmes principes que l’ancien droit. En effet, le principe de responsabilité est justifié par la faute, c’est-à-dire, par la violation d’une obligation morale.
Fondements de la responsabilité :
La responsabilité se veut fondée sur une vision humaniste de la société. Dans la mesure où l’homme dispose de son libre arbitre, il est maître de son destin et doit agir en assumant sa liberté et sa responsabilité.
Cette responsabilité permet de protéger la liberté humaine et la cohésion de la société …
Cette conception s’appuie également sur la notion d’équilibre : tous les membres d’une société doivent accepter de répondre des conséquences de leurs actes afin de rétablir l’équilibre qu’ils auraient rompu.
La responsabilité s’exerce dans de nombreux domaines : responsabilité civile, pénale, administrative, morale, politique (le Gouvernement face au Parlement), environnementale …
La question qui se pose tout particulièrement à nous lorsque nous nous interrogeons sur le champ de notre responsabilité (« de qui, de quoi, suis-je responsable ? ») a trait à la responsabilité envers nous-mêmes et les valeurs morales qui sont pour nous prioritaires.
C’est là que l’on va devoir inaugurer du neuf qui marque le singulier d’une vie humaine.
La résistance à la loi dominante (résistance, en tant de guerre à l’occupant, désobéissance civile etc. …), l’engagement pour telle ou telle cause, peuvent être considérés par tel individu comme une exigence absolue qui définit sa part d’humanité, et donc sa responsabilité.
Le thème de ce débat nous invite à nous interroger sur les normes sociales et morales auxquelles l’être humain est confronté et face auxquelles il doit se situer …