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Une réflexion de Jean-Edmond DEWIGNE

 

Le brass’âges du « Temps »

 

Petit, je me piquais aux moustaches de Papi,

La famille riait.

Gamin, je m’accrochais aux robes de Mamie,

La famille riait.

Ados, je rougissais en voyant ma Chérie,

La famille riait.

Majeur, j’affirmais mon orgueil en montrant mon « Petit »,

La famille riait.

Retraité, j’adorais dire des âneries,

La famille riait.

Vieillard, j’emmêlais très souvent mon esprit,

La famille riait.

Mourant, je pensais à mes héritiers chargés de dépit,

Enfin ! … Je souriais.

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B48 REFLEXION "L'ESTIME DE SOI du mythe du beau Narcisse au selfie, reflet de vie, moteur ou décor ?"
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Trace du café philo du 22 mars 2018

Rédigée par Geneviève BONNET

 

                

DÉPENDANCES ET DÉSIRS D'INDÉPENDANCE

 

De qui, de quoi pouvons-nous être dépendants ? Dans quelles circonstances éprouve-t-on ce sentiment ? Les dépendances sont-elles subies ou choisies ?

 

- Nous éprouvons le sentiment pénible d'être dépendants, lié à notre impuissance, dans la

maladie, face à l'obligation de suivre un traitement médical lourd, contraignant, dont dépend notre guérison voire notre vie.

- Nous sommes parfois témoins d'états de dépendances chez les enfants, les adolescents « addicts » aux écrans, aux ondes, au point de perdre les repères relationnels avec le monde réel, de porter atteinte à certains de leurs sens.

- Nous sommes conscients que les addictions liées à la prise de drogues, aux jeux de hasard etc. ... peuvent avoir de graves conséquences sur la vie de ceux qui en usent. Sortir de ces

dépendances permet de retrouver une forme de liberté !

 

Par quels moyens sortir de la dépendance ? La coercition ? La prohibition ? La volonté ? Avec l'aide des autres ?

L'expérience a montré que des interdictions trop nombreuses incitent les gens à se reporter sur d'autres interdits, à contourner les règles. La solution ne semble donc pas être la

prohibition mais une mise en place de «  réduction de risques », « d'accompagnement du risque » (exemple : distribution de seringues pour éviter leur réutilisation) ; de se donner les moyens de montrer aux jeunes qu'il existe d'autres plaisirs, des jeux d'extérieur autres que les jeux vidéo ; de témoigner en milieu scolaire de ses victoires sur une addiction.

Cela nécessite de l'imagination et des efforts !

 

La dépendance dans les rapports humains.

Le nourrisson est dépendant de ses parents et parcourt un chemin qui lui permet de gagner peu à peu son indépendance.

Lorsque cette évolution ne se fait pas « normalement », il peut demeurer une très grande

dépendance affective entre un parent et son enfant parvenu à l'âge adulte. Cette situation nous interpelle car nous pensons connaître la juste limite entre dépendance et normalité de l'amour filial. En fait, notre réaction ne nous apprend-elle pas surtout à découvrir l'échelle de normalité que nous nous sommes fixée nous-mêmes et dont nous nous servons pour juger de la situation ?

Nous avons écouté – en toussotant un peu ! - la chanson d'Edith PIAF « Mon homme » ….

« Bel » exemple de dépendance affective ? De soumission ? De dépendance choisie, en tous cas verbalisée ! A chacun sa grille d'analyse !

 

En quoi l'indépendance nous est-elle utile ?

Les philosophes F. Lenoir dans  « Le miracle Spinoza » et Matthieu Ricard dans « Trois amis en quête de sagesse » pensent qu'on ne peut être heureux si notre bonheur dépend

uniquement des autres et préconisent de le trouver par nous-mêmes mais sans nous couper des autres, en restant en lien avec nos semblables.

Souveraineté du moi ? Le « moi » n'est pas un État à lui tout seul !!

 

Peut-on appeler autonomie le point d'équilibre entre dépendance et indépendance ?

On pourrait alors parler « d'interdépendance ».

 

* La première séquence vidéo proposée par Pierre montre que l'empathie est nécessaire dans tout système d'interdépendance. L'empathie, cette capacité à ressentir et à partager les émotions des autres, nous l'éprouvons spontanément à l'origine de notre vie (expériences

visionnées sur deux jeunes enfants). C'est elle qui va permettre la coopération et

la collaboration indispensables à toute œuvre humaine / La culture et l'éducation permettent à l'adolescent de la développer. Elle devrait rester notre destination à l'âge adulte …

* Dans le second extrait vidéo le philosophe Raphaël Enthoven apporte une

précision terminologique et conceptuelle. Celui-ci oppose l'indépendance (rupture totale avec les autres, «  ni Dieu ni maître ») avec l'autonomie (d'après son origine grecque : loi/règle que l'on se donne à soi-même) tout en reconnaissant les lois qui nous sont supérieures et

communes (l’être humain n'est pas une île mais en relation au sein d'une société)

* Un troisième extrait est tiré du film « Amour » avec J. Trintignant et Emmanuelle Riva. Bouleversant ! Poignant! A chacun ses mots.

A chacun d'y découvrir la part de l'amour, de la dépendance, de l'autonomie, avec sa propre grille d'analyse, son empathie et peut-être son vécu. Mais nous n'en dirons

pas plus pour laisser Karine découvrir ce film ...

 

Le mot de la fin ? Au choix !

Il vaut mieux ne pas se voir dépendant, ne pas avoir conscience de son état, c'est terrible !

                                                      Ou

Avancer avec  Paul Ricœur [1] et construire son autonomie en relation avec les autres et non dans le fantasme de toute puissance de l'individu isolé et exempt de tout regard et jugement d'autrui. L'autonomie est à considérer non comme ce qui est au départ

(l'expérience première est celle de la vulnérabilité) mais comme processus de libération.

« L'homme capable » (l'être humain) décline au cours de ce processus différentes capacités, pas seulement des potentialités physiques, des « je peux », qui constituent différentes

facettes de son identité. Se reconnaître soi-même d’abord, (je suis untel avec un nom etc.), se découvrir ensuite capable d'agir sur le monde, sur les événements (c'est moi qui l'ai fait), capable ensuite de se raconter, élaborer un récit de vie en reliant des événements c’est à dire donner un sens à sa vie même s'il y a  des aléas et incertitudes. Ricœur rajoute enfin « l'imputabilité », se reconnaître ainsi à l'origine des actes, des propos tenus et

d'en assumer la responsabilité.


[1]    Paul Ricœur 1913-2005, important philosophe français, auteur de nombreux ouvrages dont « Soi-même comme un autre » 1990

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B45 TRACE "L'ECOUTE"
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B44 TRACE "CE CHANGEMENT, CES NOUVEAUTES QUI FONT CRAINDRE POUR L'HUMAIN ... OU PARFOIS ESPERER ?"
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Traces/ suites du café philo Le Naturel du 19 avril 2016

 

Merci à Fabienne d’avoir bien voulu mettre en forme ses notes personnelles : elles attestent de la diversité des plans de réflexion auxquels ouvrent les mots de « nature » et de « naturel » encore aujourd’hui sur lesquels nous nous sommes aventurés à élaborer. Et le sujet n’est pas clos, loin de là : par exemple, deux notions proches, à peine effleurées lors de cette soirée, peuvent encore susciter notre curiosité : le surnaturel (la métaphysique a été évoquée à un moment donné) et, aussi, le naturalisme : en quoi consiste ce mouvement en art ?

Je joins à ces notes les références des ouvrages cités, soit dans la piste, soit lors de la soirée

Enfin, nous joignons deux textes de Jacquie Rué, inspirée par le lieu, quelque part dans notre région, qui lui rend si proche et si forte une présence de Nature.

 

1/ Notes (rapides …) de Fabienne, au fil des interventions du groupe

  • La « nature » englobe tout : les sciences naturelles d’antan sont dénommées de nos jours « Les sciences de la vie et de la terre ».
  • Il existe ce que l’on appelle un syndrome de manque de nature, reconnu pour avoir un impact négatif sur l’être humain qui en est privé.
  • Un lien se tisse entre nature humaine / végétale / animale.
  • La nature (arbre, forêt) apporte de la sérénité à l’être humain, qui en a réellement besoin.
  • Il faut s’attacher, en ce sens, à un seul arbre, ce qui a un effet plus important sur cette personne.
  • Il y a une réelle corrélation entre humain et nature.
  • La domestication de la nature doit se faire, mais avec sagesse et raison.
  • Une responsabilité vis-à-vis des générations futures existe bel et bien (cf. Michel Serres).
  • « The danish girl » : film de Tom Hooper sorti en janvier 2016 , il conte l’histoire de l’un des premiers hommes à devenir femme en 1930, Einar Wegener, peintre danois, qui, courageusement, a assumé ses choix, aboutissant à une opération appelée de nos jours « réassignation sexuelle ». Il avait été considéré à l’époque comme une « erreur de la nature » …
  • L’instinct maternel est-il inné ? Pas obligatoirement (cf. Elisabeth Badinter).
  • Les relations interactives entre un bébé et sa mère (et famille) sont de plus en plus reconnues de nos jours.
  • Les changements climatiques sont très importants et évoluent rapidement actuellement.
  • La question de l’infertilité liée à un environnement dégradé se pose au Congo, par exemple.
  • Nécessité d’un développement durable, à tous les niveaux.
  • L’arbre et la forêt : l’homme auparavant vivait au rythme de la journée, des saisons ; il a été noté un problème lié à la couche d’ozone sur Le Mont-Aigoual où les arbres sont affectés.
  • En Guyane, les populations sont gravement victimes des pratiques polluantes des chercheurs d’or.
  • Jean-Jacques Rousseau : les institutions sociales doivent exister, mais dans le même temps, respecter la nature.
  • Il existe actuellement une réelle évolution dans le domaine de la préservation de l’environnement, à tous les niveaux, alimentée par une prise de conscience collective en développement.
  • La biotechnologie permet de trouver justement des solutions.
  • « Il est nature » : il est lui-même. Il y a quantité d’expressions déclinées à partir du mot « nature ».
  • Beaucoup de personnes sont également à la recherche d’une nature qui se retrouverait à l’intérieur de soi, ceci grâce au yoga par exemple.
  • La question du maquillage des femmes : naturel ou pas ? Grave question qui entraîne des avis divers et des réflexions approfondies …

 

2/ Références plus précises de certains auteurs cités dans l’exposé initial de Pierre M.

 

■ Descola Philippe, anthropologue, professeur au collège de France

 

■ Jonas Hans Le Principe Responsabilité (1979)

■ Serres Michel : Le Contrat Naturel

■ Lucrèce (I° siècle av JC) De rerum Natura (De la Nature)

 

 

3/  Textes de Jacquie Rué

LA PLAINE  (col du Faubel)

 

Cette plaine qui domine bois et forêts, cet espace à l’herbe rase balayé  par le vent  et,  Selon les saisons, le mistral, la tramontane, l’autan, la bise aigüe qui l’hiver siffle dans vos oreilles,  vous glace le sang, vous rougit le visage : cette plaine vous ensorcelle.

Quelques fleurs bien téméraires, fragiles et altières  se risquent à pousser entre des tas de pierres, (surgis de je ne sais quel néant),  sont de véritables cristaux de bohême, éphémères.

 Quelques tulipes pulsatives sauvages tâchées de sang s’habillent de l’or du levant.

Des herbes fragiles, graciles vacillent sur leurs tiges au printemps, avant que les moutons gloutons  des transhumances s’en nourrissent et s’en repaissent tout le jour durant.

Ce lieu magique, mystique, énigmatique  se prolonge à l’infini par un océan émeraude qui ondule au gré du vent, au gré des souffles d’Eole.

Ce lieu est  bien sûr à l’abri des tumultes, des moteurs pétaradants qui rejettent  leurs poisons qui pourrissent  vos poumons, votre sang. Vous pouvez faire votre sieste tranquille, votre quiétude personne ne viendra la déranger, la troubler. Et si un téméraire ose y pénétrer : c’est peut-être parce qu’il s’y est égaré. A pas feutrés et de velours, il continuera sa route, Son itinéraire,  pour reprendre le  GR, le sentier banalisé qu’il avait abandonné.

Ce chemin de traverse restera à jamais gravé au plus profond de sa mémoire.

Cet endroit magique imprègne tout votre être  de sa sérénité. La respiration se libère, les tensions lâchent du lest. Vous oubliez vos misères, vos chagrins, vos regrets.

L’elfe telle une libellule volète çà et là. Et dans un battement d’ailes, elle va de fleur en fleur picorer des sucs sucrés

Lorsque les cieux en colère deviennent noirs  comme l’enfer, des éclairs et le tonnerre les embrasent comme un feu d’artifice de 14 juillet.

Vous devenez cette pierre, ce roc qui a franchi des années lumières, peut-être des millénaires sans en  être altéré.

Celui qui tire les ficelles de ce monde ritournelle, de cette rengaine-scie qui jamais ne finit, qui jamais ne s’altère, et qui rejoint l’infini pour toute une éternité, vous offre sa bienfaisance et vous permet d’avancer.       

 J.Rué

 

MEDITATION,

 

J’adore écouter le silence lovée au creux de mon rocher qui domine la plaine.

J’adore percevoir tous ces bruits (léger froissement de la feuille de l’arbre sous le vent ami), 

Ces insectes sont des commères qui ne peuvent se taire. Elles marmonnent sans fin leurs étranges prières…

Ces oiseaux libres et joyeux sont les instruments de l’orchestre qui donnent un peu de vie à ces monotones rengaines scies.

Je m’oublie dans cette plaine qui domine ces bois, dans cette forêt si mystérieuse dont le silence n’est qu’apparence.

Le moindre pas du sanglier, du cerf ou du chevreuil s’élève comme un coup de tonnerre d’un orage d’été.

Et tout à coup ils sont là devant moi ces énormes phacochères, car mon corps a pris corps dans ce bloc de rocher, Car mon corps s’est revêtu de l’odeur de l’herbe, de la terre, pour se faire oublier.

J’aime écouter ce silence qui n’est autre qu’une apparence.

Une vie si intense s’élève de la forêt.

 Ces chuchotements, ces murmures sont une autre langue qu’il faut savoir déchiffrer.

Le geai, le surveillant de la forêt pousse son cri de guerre pour avertir ses congénères de la présence d’un intrus.

Même la vipère surveille faisant semblant de somnoler, au soleil sur une pierre.

Et ce silence d’apparence vous envahit, vous pénètre : (respirez cette odeur de bien-être et laissez-vous aller.) Oubliez vos tracas, vos soucis, vos misères,

Ici vous êtes entré dans un monde de plénitude, de paix, qui mène à l’éternité.

 

                                        J.Rué

 

 

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Suite du café Philo de février 2016 sur la thématique du DON

« Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers. » (Gibran)

 

Cette soirée du café philo sur la thématique du don fut …. difficile.

Votre animateur, que je suis,  a eu l’impression de ne rien maitriser du tout !

Je m’en suis pris à la fatigue qui était la mienne et à la précipitation dans mon agenda qui m’a empêché de me concentrer dans les heures précédentes.

Car je crois qu’il serait bon parfois de structurer nos discussions, c’est-à-dire que je fasse dès le départ une proposition de questions à examiner les unes après les autres comme des chapitres.

C’est moins une question d’ordre (on ne vient pas à une soirée de loisir pour ça) que d’éviter la cacophonie qui empêche d’entendre les paroles précieuses, les beaux solos qui, pourtant, ne manquent pas.

Merci à celles et ceux qui m’aident à faire circuler la parole au plus près des règles que nous nous sommes données (se signaler en levant la main, laisser la priorité à qui n’a pas encore parlé …) ; merci à celles et ceux qui parviennent à refouler nos impulsions naturelles à causer entre nous

dans notre coin … et merci d’avance à celles et ceux qui y parviendront bientôt !!

La configuration de cette salle (dans ce lieu que nous aimons tant), avec cette très longue table, est propice aux apartés : le problème n’est pas du tout un problème moral (de comportement si on veut) mais un problème purement mécanique, technique presque, d’échange en grand groupe qui atteint  presque la taille d’une assemblée.

Et pourtant plein de pépites au cours de cette soirée …

 

Le don est une pratique individuelle et une pratique sociale, tirant sa signification des relations au sein des diverses sociétés.

 La conciliation entre

  • le don comme pratique libre, spontanée, volontaire, le don exalté et encouragé dès l’enfance comme expression de la valeur de générosité d’une part

  • et les obligations et contraintes sociales de donner-recevoir-rendre existants sous des formes diverses (et à propos de choses aussi différentes que des biens, des services, des animaux voire des êtres humains, des organes ou tout simplement du temps) dans toutes les sociétés,

cette conciliation a été approchée à de nombreuses reprises au cour de la soirée ; ceci même si on n’est pas parvenu à une conclusion nette, du fait de la complexité (voire du mystère) qui subsiste autour de cette notion humaine.

On veut pouvoir donner librement (c’est pourquoi l’obligation rituelle du cadeau à Noël peut nous peser) et, en même temps, on ne peut pas ne pas donner pour rester en relation.

 

Il a fallu parfois se méfier du vocabulaire courant qui magnifie certaines réalités (« le don de la vie » par la femme qui enfante par ex.) ou laisser de côté tout ce qui relève de la théologie (les dons des dieux aux humains, les offrandes humais aux dieux) qui mériteraient un examen plus approfondi.
C’est au travers du témoignage de Laetitia  sur une rencontre, une de celles qui relève de nos pratiques urbaines les plus quotidiennes, la réaction face à une demande mendiante, que nous avons éprouvé, je crois, une des réalités les plus profondes : le trouble, le malaise, donc le mystère de l’irrationalité, qu’il peut y avoir parfois dans le recevoir. Surtout si, comme dans ce qui nous était relaté ici, celui qui, dans la position de départ était sollicité comme donneur, se retrouve dans la position de recevoir (c’est le SDF qui finit par donner).

Ce fut enfin une soirée où une pratique de don/cadeau se fit en direct à l’initiative de Geneviève.

 

→ Je joins trois  textes pour clôturer cette séquence du café philo.

 Le premier est l’écrit de ce qui a été lu par Carole (Gibran).

Le second est un texte du sociologue Pierre Bourdieu qui réfléchit et approfondit ce qui se passe dans les habitudes sociales de valoriser des pratiques (ostentatoires ou non) de don, inconditionnel a priori, alors que, pourtant il y a toujours plus ou moins du contre-don qui est attendu ou sollicité.

Le troisième, pour notre plaisir, n’est autre que la réplique de Maitre Jacques à son maitre, Harpagon, l’avare, qui l’a pressé de lui dire tout ce qui se dit dans son dos. Merci Molière !

Pierre M    21/02/2016

 

TEXTE 1   Extrait de Le Prophète de K.Gibran

(source Wikipedia) Gibran Khalil Gibran est un poète et peintre libanais, né le 6 janvier 1883 à Bcharré au Liban et mort le 10 avril 1931 à New York. Il a séjourné en Europe et passé la majeure partie de sa vie aux États-Unis. Publié en 1923 et composé de vingt-six textes poétiques, son recueil Le Prophète est devenu particulièrement populaire pendant les années 1960 dans le courant de la contre-culture et les mouvements New Age. On a comparé Gibran à William Blake[1], et il est appelé par l’écrivain Alexandre Najjar le « Victor Hugo libanais ».

Écrit en anglais, le Prophète est une œuvre poétique faite d'aphorismes et de paraboles, livrés par un prophète en exil sur le point de rentrer chez lui. Aux grandes questions de la vie, celui-ci livre au peuple qui l'a accueilli pendant douze ans des réponses simples et pénétrantes. Des thèmes universels sont abordés, mais le fil conducteur reste l'amour. À côté des grandes questions de la vie pratique, comme le mariage ou les enfants, le lecteur découvre la connaissance de soi et la religion, conçue ici comme universelle. Ainsi, ce qui fait le succès du Prophète est son universalisme, apte à en faire le livre de chevet de tout un chacun, emportant l'adhésion par de grandes valeurs comme la liberté, l'amour, le respect de l'autre. En cela, le Prophète est un écrit totalement humaniste.

Alors un homme riche dit, Parlez-nous du Don.

Et il répondit :

Vous donnez, mais bien peu quand vous donnez de vos possessions.

C’est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez véritablement.

Car que sont vos possessions, sinon des choses que vous conservez et gardez par peur d’en avoir besoin le lendemain ?

Et demain, qu’apportera demain au chien trop prévoyant qui enterre ses os dans le sable sans pistes, tandis qu’il suit les pèlerins dans la ville sainte ?

Et qu’est-ce que la peur de la misère sinon la misère elle-même ?

La crainte de la soif devant votre puits qui déborde n’est-elle pas déjà une soif inextinguible ?

Il y a ceux qui donnent peu de l’abondance qu’ils possèdent — et ils le donnent pour susciter la gratitude et leur désir secret corrompt leurs dons.

Et il y a ceux qui possèdent peu et qui le donnent en entier.

Ceux-là ont foi en la vie et en la générosité de la vie, et leur coffre ne se vide jamais.

Il y a ceux qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense.

Et il y a ceux qui donnent dans la douleur, et cette douleur est leur baptême.

Et il y a ceux qui donnent et qui n’en éprouvent point de douleur, ni ne recherchent la joie, ni ne donnent en ayant conscience de leur vertu.

Ils donnent comme, là-bas, le myrte exhale son parfum dans l’espace de la vallée.

Par les mains de ceux-là Dieu parle, et du fond de leurs yeux Il sourit à la terre.

Il est bon de donner lorsqu’on vous le demande, mais il est mieux de donner quand on ne vous le demande point, par compréhension ;

Et pour celui dont les mains sont ouvertes, la quête de celui qui recevra est un bonheur plus grand que le don lui-même.

Et n’y a-t-il rien que vous voudriez refuser ?

Tout ce que vous possédez, un jour sera donné ;

Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers.

Vous dites souvent : « Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent ».

Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages.

Ils donnent de sorte qu’ils puissent vivre, car pour eux, retenir est périr.

Assurément, celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de recevoir tout le reste de vous.

Et celui qui mérite de boire à l’océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre petit ruisseau.

Et quel mérite plus grand peut-il exister que celui qui réside dans le courage et la confiance, et même dans la charité, de recevoir ?

Et qui êtes-vous pour qu’un homme doive dévoiler sa poitrine et abandonner sa fierté, de sorte que vous puissiez voir sa dignité mise à nu et sa fierté exposée ?

Veillez d’abord à mériter vous-même de pouvoir donner, et d’être un instrument du don.

Car en vérité c’est la vie qui donne à la vie — tandis que vous, qui imaginez pouvoir donner, n’êtes rien d’autre qu’un témoin.

Et vous qui recevez — et vous recevez tous — ne percevez pas la gratitude comme un fardeau, car

ce serait imposer un joug à vous-même, comme à celui qui donne.

Élevez-vous plutôt avec celui qui vous a donné par ses offrandes, comme avec des ailes.

Car trop se soucier de votre dette est douter de sa générosité, qui a la terre bienveillante pour mère, et Dieu pour père

 

TEXTE 2  Pierre Bourdieu in Raisons pratiques , sur la théorie de l’action  1994

« Mauss décrivait l’échange de dons comme une suite continue d’actes généreux ; Levi-Strauss le définissait comme une structure de réciprocité transcendante aux actes d’échanges où le don renvoie au contre-don. Quant à moi, j’ai indiqué que ce qui était absent de ces deux analyses, c’était le rôle déterminant de l’intervalle temporel entre le don et contre-don, le fait que pratiquement dans toutes les sociétés il est tacitement admis qu’on ne rend pas sur le champ ce qu’on a reçu, ce qui reviendrait à refuser. Puis je me suis interrogé sur la fonction de cet intervalle : pourquoi faut-il que le contre-don soit différé et différent ? Et j’ai montré que l’intervalle avait pour fonction de faire écran entre le don et le contre-don et de permettre à deux actes parfaitement symétriques d’apparaitre comme des actes uniques, sans lien. Si je veux vivre mon don comme un don gratuit, généreux, qui n’est pas destiné à être payé de retour, c’est d’abord parce qu’il y a un risque, si minime soit-il, qu’il n’y ait pas de retour (il y a toujours des ingrats), donc un suspense, une incertitude qui fait exister comme tel l’intervalle entre le moment où l’on donne et le moment où l’on reçoit. Dans les sociétés comme la société kabyle [que Bourdieu a particulièrement étudié], la contrainte est en fait très grande et la liberté de ne pas rendre infime. Mais la possibilité en existe et, du même coup, la certitude n’est pas absolue. Tout se passe donc comme si l’intervalle de temps qui distingue [qui fait la différence entre] l‘échange de dons et le donnant-donnant était là pour permettre à celui qui donne de vivre son don comme un don sans retour et non déterminé par le

don initial.

Dans la réalité, la vérité structurale qu’a mise au jour Levi-Strauss n’est pas ignorée. J’ai recueilli en Kabylie de nombreux proverbes qui disent à peu près que le cadeau est un malheur parce que, finalement, il faut le rendre (c’est la même chose pour la parole ou le défi). Dans tous les cas, l’acte initial est une atteinte à la liberté de celui qui reçoit. Il est gros d’une menace : il oblige à rendre et à rendre plus ; en outre il crée des obligations, il est une manière de tenir [autrui] en faisant des obligés.

Mais cette vérité structurale est comme refoulée collectivement. On peut en comprendre l’existence de l’intervalle temporel que si on fait l’hypothèse que celui qui donne et celui qui reçoit collaborent, sans le savoir, à un travail de dissimulation tendant à dénier la vérité de l’échange, le donnant-donnant qui représente l’anéantissement de l’échange de dons.

[A partir de cette vérité objective qu’il s’agit bien, en fin de compte, d’un échange, le sociologue, dans son objectivisme, peut-il se contenter de mettre cette vérité à nu et de réduire le processus à cela ? Il prend alors « le risque de décrire comme un calcul cynique un acte qui se veut désintéresser et qu’il faut prendre comme tel, dans sa vérité vécue » alors qu’il faut en tenir compte dans le modèle théorique »]

[…]Dans l’échange de dons, le prix doit être laissé dans l’implicite (c’est l’exemple de l’étiquette) : je ne veux pas savoir la vérité du prix et je ne veux pas que l’autre la sache. Tout se passe comme si on s’accordait pour éviter de se mettre explicitement d’accord sur la valeur relative des choses échangées pour refuser toute définition préalable, explicite, des termes de l’échange, c’est-à-dire du prix.

[On est là dans l’économie des échanges symboliques qui a donc, en son cœur, un véritable tabou, une sorte d’interdit à mettre à jour, à rendre explicite, la vérité de l’échange, du type : je sais que tu sais que quand je te donne , je sais que tu me rendras etc. L’intérêt économique y est euphémisé .

« Le travail symbolique consiste à mettre en forme et à mettre des formes. Ce que demande le groupe, c’est qu’on mette des formes et qu’on fasse honneur à l’humanité des autres en attestant sa propre humanité en affirmant son point d’honneur spiritualiste. […] Les euphémismes pratiques sont des espèces d’hommage que l’on rend à l’ordre social et aux valeurs que l’ordre social exalte [la générosité] tout en sachant qu’elles sont vouées à être bafouées »  Ce qui est attendu des agents sociaux, dans la perspective de Bourdieu, c’est qu’ils donnent des signes visibles que, s’ils pouvaient, ils respecteraient la règle sociale, comme dans la formule « l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu »]

 

TEXTE 3 Molière, in L’avare (1669)  acte 3.

HARPAGON.- Pourrais-je savoir de vous, Maître Jacques, ce que l’on dit de moi ?

MAÎTRE JACQUES.- Oui, Monsieur, si j’étais assuré que cela ne vous fâchât point.

HARPAGON.- Non, en aucune façon.

MAÎTRE JACQUES.- Pardonnez-moi ; je sais fort bien que je vous mettrais en colère.

HARPAGON.- Point du tout ; au contraire, c’est me faire plaisir, et je suis bien aise d’apprendre comme on parle de moi.

MAÎTRE JACQUES.- Monsieur, puisque vous le voulez, je vous dirai franchement qu’on se moque partout de vous ; qu’on nous jette de tous côtés cent brocards à votre sujet ; et que l’on n’est point plus ravi, que de vous tenir au cul et aux chausses De vous tenir au cul et aux chausses : de vous empoigner, de se saisir de vous. , et de faire sans cesse des contes de votre lésine. L’un dit que vous faites imprimer des almanachs particuliers, où vous faites doubler les quatre-temps, et les vigiles, afin de profiter des jeûnes, où vous obligez votre monde. L’autre, que vous avez toujours une querelle toute prête à faire à vos valets dans le temps des étrennes, ou de leur sortie d’avec vous, pour vous trouver une raison de ne leur donner rien. Celui-là conte qu’une fois vous fîtes assigner le chat d’un de vos voisins, pour vous avoir mangé un reste d’un gigot de mouton. Celui-ci, que l’on vous surprit une nuit, en venant dérober vous-même l’avoine de vos chevaux ; et que votre cocher, qui était celui d’avant moi, vous donna dans l’obscurité je ne sais combien de coups de bâton dont vous ne voulûtes rien dire. Enfin voulez-vous que je vous dise, on ne saurait aller nulle part où l’on ne vous entende accommoder de toutes pièces  Où l’on ne vous entende accommoder de toutes pièces : où l’on ne vous ridiculise de la tête aux pieds. . Vous êtes la fable et la risée de tout le monde, et jamais on ne parle de vous, que sous les noms d’avare, de ladre, de vilain, et de fesse-mathieu  Ces quatre termes sont tous synonymes d’avare. HARPAGON, en le battant.- Vous êtes un sot, un maraud, un coquin, et un impudent

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Café philo décembre 2015 

"Peurs ordinaires: la peur dans nos existences animales et humaines et dans l'histoire "

■ Ce fut une soirée d’échanges riches : face aux multiples visages de nos peurs, émerge de la discussion une  attitude privilégiée : plutôt que « vaincre » à tout prix ces peurs infondées, celles notamment sans rapport avec un danger réel, il semble plus intéressant de les reconnaitre d’abord, les apprivoiser ensuite. Ainsi de celles qui alimentent depuis toujours une timidité ou de celles qui subsistent inconsciemment des peurs infantiles. Des témoignages furent donnés de tels cheminements (jusqu’à pouvoir parler à un groupe bienveillant comme ce soir à partir d’une timidité pourtant implantée depuis toujours). Pour autant le traumatisme peur être survenu qui demande d’être écouté, aidé. La peur de l’inconnu fut explorée aussi : on peut supposer qu’elle fut à l’origine de certaines des grandes peurs historiques comme la peur de l’an mil. On examina l’exil, courage de partir contre courage de rester : peur de la guerre simplement ou aussi désespérance de n’avoir plus rien sur sa terre ?

Au-delà de l’inconnu (ou de l’incertain) même, cette constante chez l’être humain apparait au fil des échanges : la liberté, être réellement libre, fait peur. Et dès lors, les croyances sont un refuge : croire rassure.

Un socle d’idées pour de futurs café philo, non ?

Ci-dessous

1/ deux citations de philosophes lues  par Pierre en cours de soirée (et cette fois : pas des stoïciens)

2/ un écrit de Jean Edmond

3/ du Maupassant réuni par Jacquie.

 

1/  Des maitres en philosophie

■Spinoza (1632-1677) dans son Éthique

(Thèse 67) « L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort et sa sagesse n’est pas une méditation sur la mort mais une méditation de la vie » (thèse 69) « On reconnait autant la grandeur de la vertu d’un homme libre quand il évite que lorsqu’il surmonte les périls »

 

■ Alain (Émile Chartier) 1939 in Minerve ou de la Sagesse, texte choisi car le philosophe rappelle en quoi la peur est profondément « du corps » et l’esprit (le travail de l’esprit) la seule antidote.

« Jamais on ne dira assez comment la peur nous est naturelle et habituelle. À vrai dire on ne peut rien comprendre aux émotions profondes si on ne les nomme de leur nom d’enfance, la peur. Les variétés de l’émotion ne sont que des variétés de la peur. Et c’est en découvrant cette peur continue que l’homme sans peur découvre qu’il est timide. Par cette réflexion qui est de chacun on en vient à avoir peur de soi, peur de ses pensées, peur de ses mouvements ; peur enfin de sa propre peur. Si donc l’on entreprend de se délivrer de la peur, il ne faut pas oublier la peur profonde ; et s’en délivrer n’est pas autre chose que gouverner ses pensées. On en revient toujours à ceci que tout esprit a un travail de héros à faire qui consiste à ne se point laisser troubler ou envahir. L’esprit est donc résistance, retranchement sur soi. La sagesse suppose cette sorte d’attitude qui revient à avoir conscience d’être esprit »

 

2/

■   Une réflexion de Jean-Edmond Dewigne.

Les marches de la peur

Resserré sur moi-même, saisi de tremblements,

Je haïssais ‘je t’aime’ confié par ma maman.

La nuit peinte de noir, blotti dans mon berceau,

Naissaient le désespoir et mon premier sanglot.

J’ai connu le bonheur hors de cet univers

Où j’appréciais le chaud du ventre de ma mère.

Ici tout est frigide et je respire le froid,

Seul à sucer mon pouce me rapproche de moi.

 

Tragique est cette nuit de première solitude

Où chaque petit bruit anime une inquiétude.

Je ne peux pas dormir et ma peur s’amplifie,

Je tourne me retourne, las de tout je crie !

Miracle dans ce monde s’allume une lumière 

Lorsque l’on crie ses craintes en appelant sa mère. 

Tendresse et réconfort de nouveau réunis

J’ai appris que la peur est parfois une amie.

 

Passée l’adolescence, volonté est ma foi.

Me sentant sur de moi je me prends pour le roi

Jusqu’à ce jour divin où des yeux de velours

Effleurant mon visage je découvre ‘l’amour’.

Alors s’éveille en moi une grande frayeur

Car aimer est tragique si seul est votre cœur.

Elle me tendit sa main puis me serrant contre elle

Elle me confia tout bas : « Je suis ta tourangelle.»

 

Par le temps écoulé, l’expérience faisant,

J’ai maîtrisé la crainte qui mène jusqu’au tourment.

Me méfiant des idées préconçues et surfaites

Conscient que du doute peut naître la défaite

J’ai dominé la peur et je sais maintenant,

Que même disparaitre ne peut être angoissant.

 

3/ 

Maupassant (1850-1893) ;

Ce soir-là j’avais lu fort longtemps quelque auteur.
Il était bien minuit, et tout à coup j’eus peur.
Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible.
Je compris, haletant et frissonnant d’effroi,
Qu’il allait se passer une chose terrible…
Alors il me sembla sentir derrière moi
Quelqu’un qui se tenait debout, dont la figure
Riait d’un rire atroce, immobile et nerveux :
Et je n’entendais rien, cependant. O torture !
Sentir qu’il se baissait à toucher mes cheveux,
Et qu’il allait poser sa main sur mon épaule,
Et que j’allais mourir au bruit de sa parole !…
Il se penchait toujours vers moi, toujours plus près ;
Et moi, pour mon salut éternel, je n’aurais
Ni fait un mouvement ni détourné la tête…
Ainsi que des oiseaux battus par la tempête,
Mes pensers tournoyaient comme affolés d’horreur.
Une sueur de mort me glaçait chaque membre,
Et je n’entendais pas d’autre bruit dans ma chambre
Que celui de mes dents qui claquaient de terreur.

Un craquement se fit soudain ; fou d’épouvante,
Ayant poussé le plus terrible hurlement
Qui soit jamais sorti de poitrine vivante,
Je tombai sur le dos, roide et sans mouvement.

Guy de Maupassant, Des vers

■ Encore Guy de Maupassant : La bécasse

La peur, (et les hommes les plus hardis peuvent  avoir peur), c’est quelque chose d’effroyable, une sensation atroce, comme une décomposition de l’âme, un spasme affreux de la pensée et du cœur, dont le souvenir seul donne des frissons d’angoisse.

 

■ terminons par Françoise Giroud (rapportée par Jacquie également)

Voilà,  depuis vingt ans, nous avons en France, tourné le dos à l’Esperance et nous l’avons remplacé par la peur.

Peur de perdre son emploi, peur de perdre sa couverture sociale, peur des immigrés, peur de Le Pen, peur de Maastricht, peur de  la mondialisation, de l’économie, peur pour les enfants qui ne connaîtront plus l’ascenseur social, et tout cela finit par tourner à la peur de vivre.

Françoise Giroud : ARTHUR  ou le bonheur de vivre   1997

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Trace du café philo du 26 novembre sur L’AMBITION

 

Merci à Geneviève Bonnet pour ce compte rendu

 

Le café philo du 26 novembre sur le thème "L'ambition" nous aura- t-il permis de modifier dans notre ressenti le sens de ce mot donné par le Littré?
Ambition : désir effréné, faim d'honneurs, de fortune, de gloire ...

D'emblée, une différence a été faite entre "arrivisme"(soif d'ascension personnelle à n'importe quel prix) qui correspond plus ou moins à la définition ci-dessus, et "l'ambition" qui peut revêtir des aspects positifs.
Pour certains d'entre nous, l'ambition, essence même de notre vie, est porteuse d'une forme d'énergie, et ce, dans des domaines variés.
Elle part souvent d'une insatisfaction du présent et traduit un désir d'évolution, une volonté d'amélioration: aller vers plus de justice, de partage, d'égalité, de fraternité ...

Les ambitions peuvent être collectives, humanistes, de vraies forces réalistes ( Martin L.King, Mandela, Gandhi ...) ; ou individuelles, considérées comme une réalisation de soi- même, sans
être mues par l'argent, la recherche de biens matériels ou de pouvoir personnel.

L'ambition peut être facteur de progrès : ambitions scientifiques au service des êtres humains, de Saint Exupéry à .... Pierre Rabhi ( rabhi signifie vainqueur en arabe).

Elle peut être un moteur utile à la réalisation d'œuvres artistiques.
L'exemple du jeune réalisateur québécois, Xavier Dolan, déjà auteur de plusieurs films à succès, dont  "Mommy" primé à Cannes, a été exploré dans le texte d’ouverture à ce café philo (« piste » : s’y reporter). Bien d'autres exemples ...

Une ambition ne peut être jugée sur son contenu. Par exemple, élever des chèvres au néolithique dans le but de se sédentariser , élever des chèvres par désir de retour à la nature, " décroissance" très prisée aujourd'hui, élever des chèvres dans le simple but d'en tirer profit sans souci de qualité, montrent que l'ambition et ses objectifs prennent des formes bien différentes!
Legor Gran (auteur d'origine russe) campe dans son livre "L'ambition", différents profils d'ambitieux, de José à Cécile, en passant par U, une jeune femme du néolithique ! Le résumé de ce livre se trouve sur le net ici :
https://lireaujourlejour.wordpress.com/2013/07/30/lambition-iegor-gran/
 

Tout un questionnement entre les participants de cette soirée s'est ouvert sur l'ambition et sa relation avec le bonheur, la religion, l'éducation ...
L'ambition suprême serait-elle de trouver le bonheur ? Mais qu'est-ce que le Bonheur? Se contenter de ce que l'on a?
Vivre justement sans ambition ? Ne pas se perdre dans des rêves de richesses et d'honneurs comme la Perrette des Fables de La Fontaine, victime de ses rêves de grandeur?
Ne pas avoir d'ambition signifie-t-il que l'on est résigné, .... donc pas heureux?
Et la religion, dans tout cela ? Une aide pour traverser des moments difficiles, une incitation à la résignation, un moyen de trouver le bonheur ? Comment la culture judéo chrétienne perçoit-elle l'ambition?

Sur l’Éducation, des références ont été faites au philosophe  Alain, (faut-il donner au breuvage la douceur du miel ou lui garder son amertume ?). À reprendre à l’occasion et développer ou préciser par ceux qui ont introduit cette référence.

Conclusion PM : en définitive, on le voit, l’ambition reste soluble dans une société démocratique égalitaire car bien des types de réussites peuvent se présenter au projet humain individuel ou collectif. La condition émise par Kant dans son célèbre précepte (voir la piste) garde cependant toute son actualité : à condition de ne pas se servir d’autrui comme moyen pour ses propres fins.
 

Et nous avons terminé en chantant tous ensemble « le blues du business man » -« j’aurais voulu être un artiste »- grâce et sous la conduite de Bernard !!!

En complément, ces quelques idées tirés du livre " L'ambition ou l'épopée de soi " de V. CESPEDES lu par Geneviève

Mais, au fait, comment se fabriquent les ambitieux?
Est-ce la souffrance qui crée l'ambitieux, lui donne des ailes pour se battre, mettre les bouchées doubles ?
D'après le philosophe et essayiste Vincent CESPEDES, auteur de"  L'ambition ou l'épopée de soi", ces failles rendent au contraire la personne fragile car traumatisantes. Sa pensée diffère quelque peu de
celle de Boris Cyrulnick pour qui un malheur peut devenir bonheur grâce à la résilience (processus qui permet à un individu de dépasser sa souffrance pour construire du positif).
Pour Cespedes, les ambitieux viennent de ceux qui ont eu, enfant, la chance d'avoir entendu le mot   " hélas " prononcé par un adulte aimant qui n'a pu arriver lui-même au bout de ses ambitions.

Il parle donc  de" résilience par procuration", une résilience qui sera pour son enfant " une seconde chance dans la vie".

L'interview de LILOU MACE permet de comprendre très facilement les 3 sortes d'ambition développées par ce " hélas":
- le "hélas" de l'adulte, accompagné d'amour donnera l’ambition expressive. Le but de cet ambitieux n'est pas d'être le meilleur à tout prix mais de consacrer toute son énergie à sa passion.
- le " hélas" de l'adulte accompagné d’aigreur, de frustration, de colère donnera naissance à l'ambition démonstratrice. L'ambitieux passera son temps à se regarder dans le miroir et à prouver au monde entier qu'il est le meilleur!
- le "hélas" de l'adulte accompagné de fatalité, de culpabilité, donnera naissance à l'ambition censurante (masochiste) et développera l'ambition de l'échec ( difficulté de relations, drogue,    alcool ... tout ce qui mène à l'autodestruction

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Trace du café philo du 29 octobre

L’ÉNERGIE

Riche soirée qui nous mena du big-bang aux différentes énergies que l’on peut tirer de l’être (humain) vivant sans pour autant la réduire à des calories ! Le souffle, donc l’anima, était présent ! Nous publions ici le compte-rendu qu’a bien voulu rédiger Bertrand à partir des points de vue qu’il a exprimés ce soir-là et des bénéfices de conversation qu’il y a intégrés. Merci à lui.

Pierre Merle

 

Ce qui vient d’abord à l’esprit pour définir l’énergie ce peut être la capacité à faire mais aussi la volonté d’un engagement. Ceci concerne l’humanité bien sûr, mais pas seulement !

 

En effet on trouve de l’énergie dans la nature par le mouvement des astres ou la conséquence des mouvements inhérents aux planètes. Ainsi la rotation  de la Terre  s’accompagne et provoque le déplacement de l’air et par suite  l’évolution  de la météo, laquelle énergie a une conséquence évidente sur notre humeur !

Mais l’énergie ne se contente pas de cette forme de manifestation. En effet elle s’inscrit aussi comme le résultat patent de la capacité à « faire »  à condition d’être sous tendue par la volonté.

Cela se concrétise évidemment pour les êtres vivants doués de capacité de pensée  par l’émergence d’un projet  qui sera manifesté par l’engagement d’un acte conséquent !

Et qu’est-ce qui caractérise un acte conséquent sinon la transformation d’un état de fait à un autre ?

A ce niveau il faut bien distinguer deux ordres : celui des êtres inanimés et celui des êtres animés…

En effet le vent développe une énergie et celle-ci a des conséquences concrètes sur les feuilles d’automne par exemple…mais aussi de notre humeur comme l’ont très bien développé Françoise JACOB !

Aussi on s’intéressera plus volontiers à l’énergie développée par les êtres vivants pour lesquels l’énergie semble le résultat d’une volonté…et d’un travail. C’est peut-être pour cela que l’on a nommé les êtres vivants comme animés à l’inverse du vent qui n’est qu’un résultat physique de la rotation de la terre sur les masses d’air qui l’entourent.

C’est à ce point de vue qu’on pourra même concevoir des machines qui fassent le travail le plus pénible au bénéfice des êtres vivants animés comme les animaux et les humains…

Finalement le monde animé s’est emparé de la nature pour la faire agir à sa place…et à son bénéfice sans se poser la question de  la légitimité puisqu’au jardin d’Eden presque tout est possible !

 

Ainsi la nature s’est vue progressivement investie, animée elle-même, par la volonté du monde animal et humain. Mais il nous faut tout de suite préciser que cette dépossession réinvestie  n’est jamais que la marque d’une puissance fragile ! En effet à part les dieux, s’ils existent, tous les êtres sont mortels !

A ce niveau le souffle, l’énergie ont besoin de la volonté pour provoquer une réalisation concrète durable. En effet c’est la volonté -en tant qu’expression concrète d’une espérance -qui imprime finalement la voie d’une réalisation tangible ! Ainsi l’énergie ne signifie par la volonté car seule la volonté pré-oriente l’action. Mais c’est l’action qui génère la transformation.

Bien sûr assez paradoxalement ce sont les drapeaux qui flottent sous l’énergie du vent qui sont brandis comme emblèmes supports orgueilleux des nations !

 

Les humains se sont bien emparés de l’énergie du monde à leurs profits par défaut d’une contestation manifeste du reste de l’univers !

Il est vrai que dans le mythe de la création,  l’homme figure à la place d’honneur grâce au   « souffle »  du ou des dieux qui en seraient les heureux auteurs !

 

Au total il faut bien reconnaitre que seule l’énergie permet la concrétisation de la volonté. Et que cette volonté est d’abord  la compensation d’un manque épouvantable : celui de l’éternité !...     

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Traces Café philo 24 septembre 2015

 

Quand vient la fin de l’été….Philosopher sur les saisons

 

1/ Partage sur les lectures de l’été

Nous avons lu … et nous recommandons (résumés visibles sur http://www.babelio.com)

  • La couleur des sentiments  de Kathryn Stockett
  • La tempête de Juan Manuel de Prada
  • Un pas dans les nuages Catherine Veil (les Cévennes !)
  • Meursault, contre-enquête  de Kamel Daoud (Un homme se disant frère de l’Arabe tué par Meursault dans L’Étranger, le roman d’Albert Camus, entend relater sa propre version des faits….)
  • Accouplement de  Norman Rusch
  • Le serment des justes Jean Luc Fabre
  • Pas pleurer Lydie Salvaire
  • Vivre de lumière de Jasmuheen  (5 ans sans nourriture matérielle)
  • Lointain souvenir de la peau Russel Banks

 

2/ Sur le thème des saisons et de leur alternance,

 Les échanges ont été nombreux : plutôt que l’idée de perte et de deuil provisoire (fin de l’été) ou « d’endormissement » (automne, hiver) ce sont plutôt les  thématiques du renouveau, du renouvellement, voire du re-départ qui ont mobilisé la conversation : des phénomènes climatiques, botaniques etc… ? Certes, mais y sont  associés des états mentaux et corporels individuels (réalité magnifiée jadis dans le Regain de Giono) ainsi que des rites collectifs (récoltes, fêtes) ,et des organisations économiques pour faire face et/ou exploiter ce qu’apportent les saisons selon les territoires (moins de chasse-neiges en Languedoc que dans les Alpes).

L’idée de remise des comptes à zéro peut imprégner certains de ces rituels : en Perse (Iran), le début de l’année au 21 mars est l’occasion d’un grand pardon.

 

La thématique du temps –au Temps d’une pause, le café Philo y revient souvent !- nous a à nouveau beaucoup occupés. Le retour des saisons (et, en plus, chez nous elles sont au nombre de quatre !) peut paraitre logiquement contraire à l’idée de temps qui passe (à sens unique, la flèche du temps) mais, en fait, elles s’y intègrent : ainsi les saisons d’antan que l’on peut comparer à celle d’aujourd’hui… pratiques diverses, y compris vêtures, occupation de la journée, le tout pouvant s’appuyer aussi sur une histoire du climat (du temps au sens météorologiques) puisqu’elle existe désormais !

 

Et puis : comment notre rapport à la « Nature », objet de pensée incontournable pour les philosophes pendant tant de siècles, s’est transformé ? Le partage de nos observations sur notre rapport aux saisons depuis que la vie s’est largement urbanisé contribue à ce sujet sur la philosophie de la Nature (une Nature unique et avec un grand N ? le débat commence ici).

 

D’ailleurs, la poésie des saisons n’était-elle pas exclusivement rurale ?

 

Nous avons écouté quelques poèmes au cours de cette soirée.

Nous choisissons d’en donner ici un certain nombre parmi des poètes du XIX° et du XX°. Celui de notre amie Jackie Rué (pète du XXI°), intitulé « Encore ? » se trouve en fin de série.

PM  07/10/2015

 

PS, en octobre : Energie

 

 

Rainer Maria RILKE   (1875-1926)

Chemins qui ne mènent nulle part

Chemins qui ne mènent nulle part
entre deux prés,
que l'on dirait avec art
de leur but détournés,

chemins qui souvent n'ont
devant eux rien d'autre en face
que le pur espace
et la saison.

_________________

 

Rainer Maria RILKE   (1875-1926)  in Poésies Françaises 

Il suffit que, sur un balcon 

Il suffit que, sur un balcon
ou dans l'encadrement d'une fenêtre,
une femme hésite ..., pour être
celle que nous perdons
en l'ayant vue apparaître.

Et si elle lève les bras
pour nouer ses cheveux, tendre vase :
combien notre perte par là
gagne soudain d'emphase
et notre malheur d'éclat !

-----------------

 

François Coppée,  1842/1908

 in Les mois

Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
Rien du printemps ne l’intéresse ;
Il voit même sans allégresse,
Hirondelles, votre retour ;

Et, devant vos troupes légères
Qui traversent le ciel du soir,
Il songe que d’aucun espoir
Vous n’êtes pour lui messagères.

Chez moi ce spleen a trop duré,
Et quand je voyais dans les nues
Les hirondelles revenues,
Chaque printemps, j’ai bien pleuré.

Mais depuis que toute ma vie
A subi ton charme subtil,
Mignonne, aux promesses d’Avril
Je m’abandonne et me confie.

Depuis qu’un regard bien-aimé
A fait refleurir tout mon être,
Je vous attends à ma fenêtre,
Chères voyageuses de Mai.

Venez, venez vite, hirondelles,
Repeupler l’azur calme et doux,
Car mon désir qui va vers vous
S’accuse de n’avoir pas d’ailes.

----------

 

Guillaume Apollinaire,

in Alcools, 1913

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise

Oh! l’automne, l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises

 

 

Paul Verlaine, 1844/1896

 in Poèmes saturniens

 

Chanson d’automne

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

 

Paul Verlaine, in Poèmes divers

Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,

Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,

Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux…

La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !

Et qui gourmande la paresse
Du poète et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse…
” Vive la brise ! ” il faut crier :

” Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! “

 

Anna de Noailles, 1876 1933

in Le coeur innombrable

Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l’air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

Comme toutes les voix de l’été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l’eau même a froid.

Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.

Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l’Amour qui jouait sous la bonté des cieux

S’en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu’il va transfigurer
Tressaille et s’attendrit de le sentir entrer.

 

Jacques Prévert ("Paroles")

 

L'AUTOMNE

À l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dit
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
À chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La Lune veille sur eux.

 

Jacques Prévert  1946

 

LES FEUILLES MORTES
musique: Joseph Kosma

Interprète Yves Montand 1950

Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.

C'est une chanson qui nous ressemble
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l'entendrai! 

 

 

Théophile GAUTIER   (1811-1872)

 

Premier sourire du printemps

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

------------------------------- 

 

Alphonse de LAMARTINE   (1790-1869)

 

L'automne

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards!

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais!

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ?

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

__________________

 

 

Jacques Prévert

La nouvelle saison

Une terre fertile
Une lune bonne enfant
Une mer hospitalière
Un soleil souriant
Au fil de l'eau
Les filles de l'air du temps
Et tous les garçons de la terre
Nagent dans le plus profond ravissement
Jamais d'été jamais d'hiver
Jamais d'automne ni de printemps
Simplement le beau temps tout le temps
Et Dieu chassé du paradis terrestre
Par ces adorables enfants
Qui ne le reconnaissent ni d'Eve ni d'Adam
Dieu s'en va chercher du travail en usine
Du travail pour lui et pour son serpent
Mais il n'y a plus d'usine
Il y a seulement
Une terre fertile
Une lune bonne enfant
Une mer hospitalière
Un soleil souriant
Et Dieu avec son reptile
Reste là
Gros Saint Jean comme devant
Dépassé par les événements.

-------------------

 

 

J. Rué, Palavas

Encore ?

 

Après avoir neigé, il neige encore.

Le ciel a pris la couleur de la terre.

 

Les yeux sont éblouis par toutes ces lumières

Qui scintillent partout, et tout autour de nous.

 

On s’enlise comme dans une lise.

Un voile bleuté enveloppe les cimes.

 

Les sapins ne sont plus que des spectres,

Des fantômes qui hantent nos forêts.

Ils rêvent en silence des douceurs de l’été,

De la brise légère le matin au lever

D’un soleil salutaire ;

 

Que ce monde est glacé !

Quand viendras-tu printemps,

Ranimer tous ces arbres,

Redonner vie à tous ces paysages,

Repeindre en couleur

Toutes ces vastes landes,

Quand donc seras-tu là

Pour nous émerveiller ?

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L’Argent

 

C'est au son des machines à sous, sur l'air de "Money" (Pink Floyd) que s'est ouverte la première causerie-débat de la journée philosophique organisée le dimanche 7 juin 2015.

 

Le thème ? L'argent, bien sûr !

 

Sujet éternel, d'une actualité brûlante à l'époque de la mondialisation, qui nous a amenés sur la piste de nombreux thèmes s’imbriquant finalement les uns dans les autres : histoire, économie (développement du capitalisme depuis la seconde moitié du XIXè siècle …), morale et éthique (argent propre, argent sale …), sociologie et psychologie (statut social, pouvoir, domination, argent vu aussi bien comme outil de fermeture que d’ouverture aux autres …).

 

Des origines de ce mot jusqu'aux échos spontanés qu'il éveille en nous, des tournures argotiques ou imagées (les pépettes, le flouze, le grisbi, les thunes, les patates, le talbin, la caillasse, les radis, l'oseille, le blé, le fric, le pèze, la galette, le pognon ... la langue française est d’une richesse inouïe quand elle évoque l’argent !) aux sentiments contradictoires que l'argent suscite, par-delà nos tabous, nos différences de vécu, chacun a apporté généreusement ses écrits et ses mots autour de la table.

 

Si Platon avait prévenu de son retard, en revanche, Harpagon et La Flèche ("L'Avare" de Molière) se sont invités - par le truchement de Fabienne et Geneviève - au Temps d'une Pause, le temps d'un dialogue opposant l'avarice stérile de l'un à l'instinct simple du bien-vivre et du partage de l'autre.

 

HARPAGON.- Qu’est-ce que tu parles de voler ?

LA FLÈCHE.- Je dis que vous fouilliez bien partout, pour voir si je vous ai volé.

HARPAGON.- C’est ce que je veux faire.

(Il fouille dans les poches de la Flèche).

LA FLÈCHE.- La peste soit de l’avarice, et des avaricieux.

HARPAGON.- Comment ? que dis-tu ?

LA FLÈCHE.- Ce que je dis ?

HARPAGON.- Oui. Qu’est-ce que tu dis d’avarice, et d’avaricieux ?

LA FLÈCHE.- Je dis que la peste soit de l’avarice, et des avaricieux.

HARPAGON.- De qui veux-tu parler ?

LA FLÈCHE.- Des avaricieux.

HARPAGON.- Et qui sont-ils ces avaricieux ?

LA FLÈCHE.- Des vilains, et des ladres.

HARPAGON.- Mais qui est-ce que tu entends par là ?

LA FLÈCHE.- De quoi vous mettez-vous en peine ?

HARPAGON.- Je me mets en peine de ce qu’il faut ?

LA FLÈCHE.- Est-ce que vous croyez que je veux parler de vous ?

HARPAGON.- Je crois ce que je crois ; mais je veux que tu me dises à qui tu parles quand tu dis cela.

LA FLÈCHE.- Je parle... Je parle à mon bonnet.

HARPAGON.- Et moi, je pourrais bien parler à ta barrette [i] Barrette : "bonnet dont on use en Italie. On dit proverbialement et bassement parler à la barrette de quelqu’un pour dire le quereller, lui faire quelque reproche, quelque réprimande" (Dictionnaire de Furetière, 1690). .

LA FLÈCHE.- M’empêcherez-vous de maudire les avaricieux ?

HARPAGON.- Non ; mais je t’empêcherai de jaser, et d’être insolent. Tais-toi.

LA FLÈCHE.- Je ne nomme personne.

HARPAGON.- Je te rosserai, si tu parles.

LA FLÈCHE.- Qui se sent morveux, qu’il se mouche.

HARPAGON.- Te tairas-tu ?

LA FLÈCHE.- Oui, malgré moi.

HARPAGON.- Ha, ha.

 

 

Merci à tous d'avoir participé aussi chaleureusement à ce dialogue philosophique, qui nous a enrichi mutuellement les uns les autres grâce au large éventail de nos réflexions.

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Traces du café philo 28 mai 2015

TU PARLES !!

LANGAGE, LANGUE(S), PAROLE

 

Ce fut une soirée d’échanges divers à la recherche

… des fonctions du langage,

… des caractères de la langue – construction phonétique et de sens partagés,

… avec laquelle on communique certes en essayant de se faire comprendre, de débrouiller les malentendus,

… mais avec laquelle on touche en émotions également (poésie),

… on joue avec les mots …

Toutes les dimensions et significations attribuées à ce terme de Parole

… et la place des non-dits, des silences …

 

ANNEXE 1

De Jacquie Rué (écrits d’il y a longtemps) :

 

LES NON- DITS

 

Il y a des non-dits

Qui veulent dire

Plus que des paroles.

 

Le silence est parfois

Plus significatif

Qu’un mot.

 

Ce n’est pas une vie

Que de vivre en pensées.

 

Il y a des non-dits

Qui blessent à jamais.

Il y a des mots même s’ils sont injustes

Qui peuvent, je le sais,

Apaiser bien des plaies.

Le silence est

Plus traumatisant que la colère,

Quand ils s’installent dans nos vies,

C’est l’aurore polaire,

Le début de la nuit.

 

Ils y a des non-dits qui veulent en dire plus

Que tout un long discours.

 

J. Rué

 

UN MOT

 

Je voudrais te les dire

Tous ces mots qui me parviennent aux lèvres …

Je voudrais te les dire, mais la force d’un mot,

D’un mot peut tout détruire

 

Tous ces mots qui surgissent

Du plus profond de moi,

Si je pouvais te les écrire,

Si je pouvais te les clamer,

Si seulement, je le pouvais.

 

Il vaudrait mieux les oublier ces mots

Qui obsèdent mon cœur.

Il vaudrait mieux les effacer

Les gommer de mon vocabulaire.

Il vaudrait mieux les oublier ces mots …

 

Un mot, un mot de trop

Prononcé au hasard

Sans mesurer les conséquences,

Sans en avoir conscience,

Peut détruire la vie, la désarticuler.

 

Croire qu’un mot suffit

Pour faire naître un sourire,

Croire qu’un mot suffit,

Pour tout faire oublier,

Croire qu’un mot suffit ….

 

Et que chacun des mots

Qui composent la phrase

Auraient le même sens

Pour moi comme pour toi,

Savoir que tous ces mots

Il suffirait simplement de les dire …

 

J. Rué

 

Et aussi, cette phrase qui m’avait beaucoup touchée, de Saint Exupéry dans le Petit Prince :

« il avait pris des mots sans importance et était devenu très malheureux ») J.Rué

 

ANNEXE 2 : Babel dans la Bible

 

Lecture du livre de la Genèse

Toute la terre avait alors la même langue et les mêmes mots.

Au cours de leurs déplacements du côté de l’orient,

les hommes découvrirent une plaine en Mésopotamie, et s’y établirent.

Ils se dirent l’un à l’autre :

« Allons ! Fabriquons des briques et mettons-les à cuire ! »

Les briques leur servaient de pierres,

et le bitume, de mortier.

Ils dirent :

« Allons ! bâtissons-nous une ville, avec une tour dont le sommet soit dans les cieux. Faisons-nous un nom, pour ne pas être disséminés sur toute la surface de la terre ».

Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties.

Et le Seigneur dit :

« Ils sont un seul peuple,

ils ont tous la même langue :

s’ils commencent ainsi,

rien ne les empêchera désormais

de faire tout ce qu’ils décideront.

Allons ! descendons, et là, embrouillons leur langue :

qu’ils ne se comprennent plus les uns les autres ».

De là, le Seigneur les dispersa

sur toute la surface de la terre.

Ils cessèrent donc de bâtir la ville.

C’est pourquoi on l’appela Babel,

car c’est là que le Seigneur embrouilla

la langue des habitants de toute la terre ;

et c’est de là qu’il les dispersa

sur toute la surface de la terre.

 

– Parole du Seigneur

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Traces Café philo mai 2015 sur : LA RANCUNE …, LE PARDON

PS : on ne reprend pas ici les thématiques de lancement de la discussion qui se retrouvent dans le document « pistes » pour cette soirée, disponible en ligne

 

■ On ne s’est pas trop appesanti sur les descriptions ou les expériences vécues de rancune. Celle-ci, en effet, détruit. Ne vaut-il pas mieux se pencher sur la manière d’arriver au pardon ?

Ce fut le sujet central de la soirée avant d’avoir accueilli cependant deux opinions/ expériences sinon dissidentes du moins différentes :

a) pardonner est un acte de faiblesse. Or, on doit rester fort.

b) entre l’alternative garder rancune ou pardonner, il y a une autre position possible : « tourner la page » sans avoir besoin donc de pardonner.

Tous les cas de figures de l’acte de pardonner furent explorés…après avoir laissé de côté le pardon insincère ou « faux cul ».

 

■ La disposition au pardon personnel est-elle conditionnée par la nature du tort subi, par ses propres processus psychiques primaires ou secondaires, par l’attitude de l’autre, par le contexte social (facilitant ou au contraire désapprobateur) ou par une variable tel que le temps ?

 

■ Sur la nature du tort subi, chacun convint que, entre dommage physique ou dommage moral, il n’y en pas un plus grave que l’autre, tout dépend des faits. On nota l’impact plus grave de l’offense avec humiliation, atteinte à la dignité. Le tort fait à l’enfant fut jugé aussi plus grave (pas seulement plus condamnable, ce que la législation admet souvent) : et pourtant l’enfant n’est-il pas aussi plus prompt à pardonner ? La trahison a été dite aussi plus difficile à pardonner.

 

■ L’attitude de l’autre, l’auteur du dommage ?

Comment peut-on pardonner en l’absence d’excuse, « donner » le pardon sans demande préalable de « pardon ». A l’expérience, aux deux auteurs d’un même acte, il arrive qu’on pardonne à l’un et pas à l’autre. La non reconnaissance du méfait pas son auteur, encore plus s’il est dans l’orgueil, bloque le déroulement.

Le pardon inconditionnel, absolu, ne dépendant pas de l’autre semble donc bien inaccessible…sauf aux Saints !

 

■ Le mouvement vers le pardon exigerait donc un mouvement aussi de l’autre, une certaine réciprocité. Deux processus, pas forcément synchronisés mais dans le même sens.

Et pourtant, il est des cas où le processus se fait unilatéralement. Cas où l’autre est décédé, par exemple : sa mort n’interrompt pas forcément le processus psychique (au sens où la loi dit par exemple que la mort éteint l’action pénale, c'est-à-dire qu’on ne juge et condamne pas un mort), au contraire parfois, ce peut être un évènement réactivant le retour sur ce « passé qui ne passe pas », sa réévaluation.

Témoignages aussi de cas où c’est la compréhension que la personne blessée développe peu à peu sur l’acte de l’autre qui lui permet d’avancer vers le pardon. Là où l’explication logique, rationnelle n’a pas trouvé sa voie, la compréhension en tant que partage d’expérience sensible humaine peut passer….

 

■ Est-ce alors le temps à lui tout seul qui fait son office ?

Certainement pas mais comment nier son rôle. Qui dit temps, durée, dit aussi maturation et révision des points de vue.

L’enjeu de la réconciliation avec soi- même est fondamental. Apaisement.

 

■ La présence de tiers, personnes de l’entourage ou tiers institutionnalisés, constitue une ressource certaine. Cela permet de sortir du face à face et du soi à soi. Jadis (aujourd’hui encore) : les confesseurs. Aujourd’hui existent des offres publiques de médiateurs lorsqu’il s’agit de conflits civils…et avant de rendre une « ordonnance de non conciliation » le juge doit avoir permis aux reproches de s’exprimer, voire aux parties de s’excuser….sinon le temps le fera plus tard, bien plus tard (à bien y regarder, …en examinant toutes les circonstances de son acte je finis par voir les choses autrement…..).

Mais s’il s’agit d’un acte réprouvé par la loi (et pas simplement par l’opinion ou par les mœurs en cours), la question du tiers se joue ici dans l’institution pénale : elle poursuit, classe sans suite ou renvoie au jugement, juge, condamne ou non l’auteur.

On a vu que la place de la victime dans nos procédures pénales a été de plus en plus importante. Et que plusieurs facteurs (l’écho des media, l’offre de certains avocats…) poussent à subordonner la possibilité d’évacuer, de faire son deuil ou de pardonner, à l’existence préalable du procès : je veux qu’il soit condamné, en tous cas jugé, pour pouvoir me libérer de cette souffrance.

Avec le risque parfois ici de confondre l’acte juridictionnel avec un acte thérapeutique et d’en attendre les mêmes effets.

Rappelons que la poursuite pénale (sur les cas d’infractions, celles prévues par le code pénal et exclusivement celles-ci et non toutes les conduites jugées mauvaises) se fait au nom de la société et du maintien d’un certain ordre : d’où il découle qu’on peut poursuivre sans plainte de la victime, voire en cas de pardon déjà donné par cette dernière. Mais la justice des États intègre elle-même certaines règles de clémence sinon de pardon : prescription (durée au-delà desquelles poursuites abandonnées ou peines remises), amnistie, grâce etc…

 

■ La question du pardon par une société, pardon collectif si l’on veut, a été repoussée par certains comme impossible : les déclarations de pardon accordé par un peuple, au nom d’un peuple par ses dirigeants actuels, serait une illusion, un coup politique sans valeur morale. Le véritable pardon ne pourrait se faire qu’au fond de soi-même, car il suppose suppression de la rancune, du ressentiment, voire de la haine.

Certes.

Et cependant l’acte de Mandela, tout en étant orienté politiquement vers la restauration de la paix (comme Hobbes en traite dans le texte cité), n’est-ce pas aussi une parole ressentie comme sincère de la part du Mandela victime individuel du régime de l’apartheid et sa politique répressive… ?

Et l’on vient de dire que le « social » (ce qu’on a appelé le « tiers » ci –dessus) fournissait au sujet psychique individuel un point d’appui certain : celui de la reconnaissance du mal subie et celui de l’aide à pardonner. Mais bien sûr, il y reste une dernière condition sur lequel nous concluons ce résumé d’une soirée grave, touchante, et parfois légère aussi :

Le pardon n’est pas une invitation à l’oubli. C’est au contraire parfois le travail de mise en « mémoire » -et en lieux de mémoire- qui permet de se dessaisir des sentiments de rancune.

Dans le cas de l’Afrique du Sud comme d’autres pays, des processus collectifs ont étés lancés pour permettre à ces plaintes de se dire et, éventuellement, à ces pardons individuels de se faire indépendamment des actes répressifs ou d’acquittement par la justice (cf le processus Vérité et Réconciliation)

 

Deux extraits d’un article de Psychologies Magazine décembre 2014 fournis par Jackie

1/ Maude, soumise à des mauvais traitements dans son enfance par son père avec une mère à la fois complice et victime, est devenue thérapeute. «Une étape me manque pour pardonner. Personne ne m’a demandé pardon(…) Mes parents auraient dû reconnaitre le mal qu’ils m’ont fait puis poser des actes de réparation. Mon père est mort. Il n’était pas vraiment « humain » aucun humain ne fait cela. En revanche je suis certain qu’il ne se levait pas en disant « comment la faire souffrir mais plutôt comment la rendre plus forte. Il était perdu dans son délire (d m’initier à changer le monde). Ma mère, elle, aurait pu me protéger. Si elle l’admettait, je serais sa plus grande avocate, car son histoire aussi est atroce. Mais elle n’a pas eu la capacité de faire ce chemin et elle m’en veut et je la comprends car je suis l’incarnation de son malheur (…) Cela fait dix ans que nous ne communiquons plus. Si j’étais encore dans la rancœur ma vie serait un champ de ruines et je laisserais à mes parents la télécommande de ma vie. Je ne le veux pas. Leur donner tort par ma vie, c’est être devenue femme, mère et thérapeute épanouie et aider ceux qui sont sous emprise à sortir de la cave »

 

2/ Christopher apprend à 38 ans que son père n’est pas son père. Son père (comprenons ici : l’auteur de ses jours pour ne pas dire son géniteur), il l’avait eu toute sa vie comme prof de français. Toute sa famille ou presque était dans le secret [je dirais : dans le mensonge]. Un traumatisme qu’il est parvenu à dépasser.

« Nous sommes hantés par le pardon judéo-chrétien qui nous fait passer l’éponge et reprendre la vie comme si rien n’était. Pourtant laisser en paix celui qui vous a fait du mal est aussi une forme de pardon. (..) Je suis maintenant libéré de tout ressentiment vis-à-vis de ma famille. J’ai pu passer un moment agréable avec ma sœur en la revoyant et en ne parlant pas du passé. Je comprends mon père biologique, difficile de rester marié pendant quarante ans sans un mouvement de faiblesse. En revanche le pardon est rendu plus difficile vis-à-vis de ma mère avec qui j’ai passé mon enfance, que donc je désirais parfaite, qui n’est pas seulement un être humain avec ses faiblesses mais est ma mère !

Ne pas leur pardonner c’est me faire du mal. La question du pardon passe aussi par la reconnaissance de ce que je porte d’eux en moi (…) Plus j’avance en âge, plus je comprends que nous avons besoin d’être pardonnés, moi y compris ; nous blessons tous un jour sans le vouloir. Je reverrai ma mère sans doute bientôt. »

 

CR par Pierre M. 11/05/2015

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Traces  du  Café philo mars 2015 sur le bonheur

 

■ D’abord, ce fut une lecture, par la voix de Marie Jo, de ce poème de Jacquie Rué :

 

   BONHEUR,

 

Somme de quelques petits riens,

De grands sourires,

D’immensité d’amour,

D’infinité de tolérance.

Bonheur

de sentir battre son cœur.

Bonheur,

D’admirer le soleil qui se lève

Radieux sur toute la vallée.

Bonheur

De sentir le vent frais

Balayer mon visage.

Bonheur

Tout simplement.

                              J.Rué

 

■ ■Ensuite, on a corrigé l’erreur de l’auteur de la piste : le « cours-y-vite…il a filé » n’est pas de Prévert mais de Paul Fort[1]. Le poème nous a été récité tel qu’il revenait à la mémoire de plusieur(e)s d’entre nous.

 

■ Que les écoles philosophiques aient disserté le bonheur, chacune à leur façon, cela a été rappelé en relisant la piste : sans oublier que, chez les écoles grecques notamment, la philosophie n’est pas qu’une pensée mais (d’abord peut être) une attitude dans la vie. Elle se fait.

 

■  L’intervention qui débuta notre soirée s’appuya sue un philosophe français, le plus célèbre peut-être mais trop souvent jugé comme austère. S’affairer à changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde, comprendre que le seul pouvoir que l’on ait est celui de formuler des pensées, qu’il vaut mieux cela qu’espérer en vain la fortune, voilà l’attitude que Descartes préconise. Ce qu’il souhaite à son amie, la princesses Élisabeth, notamment dans une lettre de juillet 1645, va dans le même sens :

« Je n'ai point d'autre sujet, pour vous entretenir, que de parler des moyens que la philosophie nous enseigne pour acquérir cette souveraine félicité, que les âmes vulgaires attendent en vain de la fortune, et que nous ne saurions avoir que de nous-mêmes (juillet 1645) »

 Il se réfère ici explicitement aux stoïciens, notamment à Sénèque et son « De vita beata ».

Contenter sa raison –principalement dans la recherche de la vérité- est un but cartésien de bonheur possible.

 

■ La référence au bouddhisme et son état de grâce nous a été présentée tout de suite derrière. Le bonheur n’y est pas attendu, il est dans le chemin.

Non sans rapport semble-t-il avec une philosophie des transmigrations, possibilités de renaissances successives au travers des souffrances (cycle du  samsara) et donc la recherche du  nirvana comme état de cessation de cette souffrance universelle.

 

■ Ici, chez nous c’est sophrologie pour les uns, ….,  boxing pour une autre parmi nous !! Retrouver les sensations du bien- être, d’apaisement et d’équilibre et l’étude de la conscience d’un côté; ou se défouler des pensées toxiques de l’autre ?? Le yoga n’a pas été mentionné.

 

■Donc, le bonheur : une construction ? Au sens où c’est la volonté de bonheur qui serait déterminante ? Pas de bonheur sans recherche ? De fait sagesses et philosophies parlent aussi des exercices spirituels, mentaux …ou corporels.

 

L’accord sur cette affirmation n’a pas empêché cette autre-ci selon quoi certains êtres auraient l’aptitude au bonheur, d’autres non. La contradiction reste non refermée, à reprendre lors d’un futur voyage philosophique : car si mon aptitude au bonheur est congénitale à quoi bon… ?

 

■ Constat a été fait aussi que la vie monacale, pourtant dure, manifeste un réel apaisement.

 Tous cependant ne sont pas voués à une vie contemplative, la cause de leur transfiguration apparente serait donc à chercher ailleurs[2]. De la contemplation en tant que telle nous n’avons guère parlé d’ailleurs, nous pourrions faire une petite incursion, un jour futur, sur la question chez Platon (oui mais en sortant de la caverne), Aristote, Plotin jusqu’à un Schopenhauer (« Si le monde est mauvais, il peut être beau à voir »)…ou Courbet : « la mer à Palavas » !

 

■ N’ont été explorées (hormis quelques allusions) ni les grandes mythologies –car, dans le fond, comment le malheur est- il arrivé chez les humains, s’il y avait un Éden originel, et quels dieux invoquer pour s’en prémunir- ni la réalité biopsychique : nous nous disons bébé heureux quand il sourit en pédalant mais…n’est-ce pas à base de processus déplaisir (manque ou gêne) puis satisfaction ?

 

■ Ainsi, lors de nos échanges, deux dispositions sont valorisées :

  • s’accepter soi même

  • accueillir autrui : empathie

Ici aussi, une traduction corporelle est possible : alors que le pas courbé exprime le poids des adversités, marcher la tête haute –ou tête en l’air !!- c’est s’ouvrir.

 

■ Et, quant à cette seconde disposition,  nous avons de fait passé une partie importante de la soirée à réfléchir le bonheur sous l’angle du « social » : à la fois le contexte social (économique et politique indissociablement) et vie en société, relations «sociales.

 

Bien sûr, ce fut d’abord : comment serait- il pensable de se construire un bonheur individuel (ou à deux…) en restant insensible au malheur d’autrui, l’impossible « tour d’ivoire », l’impossible « ça me suffit » et donc l’impossibilité de se retirer de l’histoire, en tant qu’elle est forme de conscience sociale collective[3].

Discussion sur des formes de misère visibles (pauvreté ou misère) que nous côtoyons (que nous cautionnons pour certains) tels que le sans-abrisme  contemporain.

Débat : devons- nous y voir systématiquement un malheureux, le malheur incarné, sans que ce soit une projection d notre esprit, pouvons- nous imaginer un sans- abri « heureux » (pour certains, c’était une possibilité  dans la figure de certains clochards de la période de plein emploi). Débat et controverse.

Un point d’accord cependant : compassion, charité, assistance ou solidarité  [ces mots sont connotés différemment historiquement] sont de valeur nulle s’ils éclipsent une réalité première : l’être humain en face de nous est un sujet.

Si penser qu’il est « libre » peut prêter à des malentendus, au moins ne peut –on l’aborder (si on le souhaite) qu’avec les principes suivants : il est un être singulier (et non le décalque parfait d’une catégorie administrative, morale ou sociologique), il a une parole (qui peut se concrétiser dans son droit au silence et au refus de parler, voire de communiquer), il est une histoire toujours se faisant.

Ceci même si toute notion de projet semble absente de sa pensée aujourd’hui.

 Une belle rencontre nous a ainsi été rapportée par l’une d’entre nous, le jeune homme, in fine a eu peur de s’engager dans un autre mode de vie et de travail avec ses contraintes alors qu’il était à la rue depuis pas mal de temps, mais l’offre qui lui a été faite de se projeter (le projet) n’en a pas moins eu une valeur forte en lui parlant comme à un être en devenir, le contraire d’un rebut figé.

C’est la notion de Dignité qui est devenue centrale : on la trouve désormais au cœur de nos politiques sociales même.

 

■ Aussi bien la propension à nous plaindre, à nous croire ou à nous dire malheureux est amplifiée par des contextes globaux que l’on dit de crise, sans croissance, de dépression (économique transféré au mental !). Contre ce déclinisme, afficher un bonheur béat[4] n’est certainement pas une voie royale ; mais réévaluer les choses, la réalité, de manière continue sans se laisser dicter par « l’opinion » [ce terme mérite un café philo à lui seul !] en jouant notamment de la comparaison historique (comment c’était autrefois ?) et géographique (quid dans le reste du monde ?) n’est-ce pas rejoindre la voie ouverte par Descartes ci-dessus.

Et aussi n’est-ce pas une obligation de reconnaitre et se retremper, se ressourcer, dans le positif :c’est le mieux-être individuel que chacun ressent au sortir de la maladie dont il fait profiter les autres, ne serait-ce que l’instant d’une fête, ou bien ce sont ■■ces grands élans collectifs, celui où le peuple de Paris sort en liesse à la Libération (alors même que la faim persiste), celui du 11 janvier 2015 où le peuple sort grave mais uni. ??

 

■ Allez, bonheur, n’aie pas peur, on te garde, soit sous cloche, soit dans son porte-monnaie sous forme de porte bonheur, soit comme Idée au sens platonicien du terme : mais tu seras d’accord, si tu veux rester inatteignable comme état durable[5], de ne pas nous barrer la route de la joie.

 

 

 

 

[1] Je pourrais plaider le « lapsus » car, du « bonheur est dans le pré » à Pré-vert, le pas est facile…Mais non : aveu d’ignorance. Pour me rattraper : Paul Fort 1872-1960. Un hommage de Brassens –il a mis en musique « le petit cheval » notamment- dans une archive INA : http://www.ina.fr/video/I00014824

[2] une manière de se laisser habiter par une croyance, certes, mais entretenue par des rituels précis, la « règle » (encore ici les exercices), sans négliger l’appartenance terrestre à un collectif et une institution chargée d’histoire. Pour ce qui est des ermites, revoir nos discussions lors du café philo sur la solitude.

[3] est- ce que la sentence « les gens heureux n’ont pas d’histoire » ne signifieraient pas aussi « pour être heureux, restez en dehors de l’histoire »… je veux croire que non !

[4] L’adjectif est disqualifié aujourd’hui mais, originellement, non : beatus…béatitudes (« heureux les pauvres… »)

[5] à moins que tu sois déjà là, certains affirment que tu ne fais pas de bruit et qu’on ne t’entend que quand tu pars ?

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Published by Marie-Jo - dans CAFE-PHILO

La Philo Les Pieds Dans L'eau ...

  • : BALLADE PHILOSOPHIQUE SUR LES RIVAGES PALAVASIENS
  • : "Ballade philosophique sur les rivages palavasiens". Tout un programme pour découvrir ou redécouvrir la philo, la culture ... Que vous soyez initiés ou non, nous vous proposons : Atelier-Philo Enfants - Atelier-Philo Adultes - Café-Philo - Entretiens sur la littérature - Café-littéraire - Club de lecture - Conférences - Patchwork d'idées - Concours "L'Encre & la Plume entre Ciel & Mer" (nouvelles, poésies & contes) - Du théâtre avec la troupe des Cent Talents. Nous évoluons dans différents domaines culturels et notre concept n'est pas figé.
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Le billet de la présidente ...

L'association " Ballade Philosophique sur les Rivages Palavasiens " a été créée en date du 12 mai 2008.

 

Pourquoi "ballade" avec deux "ll" ?

Choix délibéré. Associer la philosophie et la littérature, apogée de l'outrecuidance pour certains me direz-vous, cependant les interrogations, les réflexions sur l'être et sur le monde, ces questionnements cruciaux qui peuvent parfois nous effrayer, pourquoi ne pas les aborder sur une note plus légère et le choix du terme "ballade" peut rendre plus accessible cette discipline.

Découverte ludique de la philosophie sous forme de cours et de débats pour adultes consentants.

 

Pourquoi la philosophie ?

Nostalgie d'une année de terminale, curiosité de l'esprit, besoin de comprendre et d'analyser le monde dans lequel nous évoluons, puisque la philosophie traverse toutes les époques, avec parfois, plus ou moins de difficultés.

Egalement le souhait de rendre cette discipline accessible au commun des mortels.

Développer notre écoute, réfléchir, être capable d'exprimer nos pensées, nos convictions, prendre en compte les opinions d'autrui, c'est aussi l'apprentissage de la philosophie. D'autant que les thèmes abordés concernent tout le monde.

 

La cotisation annuelle est fixée à 20 € et 30 € pour les couples ou deux enfants de la même famille.

 

Le bureau assume la logistique, le relationnel, la communication et l'évolution du concept.

Les différentes disciplines sont assurées par des intervenants.

 

L'association remercie les intervenants qui participent au maintien et à l'évolution du concept, les adhérents et les participants aux différentes manifestations qui permettent à l'association d'exister.

DICO & CITATIONS ...

EPICURE

Premier cours auquel a assisté Epicure.

"Au commencement naquit le Chaos" dit le maître.

"Et de quoi naquit-il ?" demande Epicure.

"Cela nous ne pouvons pas le savoir : c'est un sujet réservé aux philosophes".

"Alors, que fais-je ici à perdre mon temps ?" répliqua Epicure.

"Je vais directement chez les philosophes".

 

L'EPITAPHE DE VOLTAIRE

"Il combattit les athées et les fanatiques, il inspira la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain et lui apprit à être libre"

 

Emmanuel KANT

"La beauté est la forme de la finalité d'un objet, en tant qu'elle est perçue dans cet objet sans représentation d'une fin"

 

René DESCARTES

"Ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme nous, est qu'elles n'ont aucune pensée"

 

 

"CAFE-PHILO"

Sébastien JANICKI

 

SAISON 2023-2024

 - Y A-T-IL UNE LIMITE A LA LIBERTE D'EXPRESSION  ?

- FAUT-IL TROMPER L'ENNUI ?

- LE VIN & LA PHILOSOPHIE

- AI-JE LE DROIT DE FAIRE TOUT CE QUI EST EN MON POUVOIR ?

- LES EXTRATERRESTRES EXISTENT-ILS ?

SAISON 2022-2023

- QU'EST-CE QU'UN MONSTRE ?

- TOUS MALADES ? HEURTS ET MALHEURS DE LA PHILOSOPHIE

- L'AVENIR DU TRAVAIL

- DOIT-ON REALISER TOUT CE QUI EST TECHNIQUEMENT POSSIBLE ?

 

Pierre MERLE

 

SAISON 2020-2021

- TENIR LA DISTANCE ET NON TENIR A DISTANCE

SAISON 2019-2020

- RENTRER - La notion de VACANCE(S) dans le rétroviseur

- ETRE UTILE ?

- LA MEMOIRE HUMAINE : ELEMENT D'ELAN VITAL OU FREIN ?

SAISON 2018-2019

- INVENTER (ET RE-INVENTER) SA VIE ?  

- LA DIGNITE JUSQUE DANS LE MOURIR ?

- SE CHANGER SOI - " MEME " : DEFI PROBLEMATIQUE ?

- RIRE - SAVOIR RIRE - FAIRE RIRE

- FIDELITES & INFIDELITES

- NAITRE : ACTE 1 DE LA FINITUDE ... OU DE LA LIBERTE ?

- LES CINQ SENS

SAISON 2017-2018

- L'ECOUTE

- L'ENVIE

- NOTRE CHEMIN DE PHILOSOPHIE EN CHANSONS AVEC GOLDMAN (Jean-Jacques)

- L'INTERGENERATIONNEL : GUERRE DES AGES OU VERS UN NOUVEAU "BRASS'AGES" ?

- DEPENDANCES ET DESIRS D'INDEPENDANCE

- L'IMAGE DE SOI du mythe du beau Narcisse au selfie, reflet de vie, moteur ou décor ?

- ON A TOUJOURS LE CHOIX !!! ? Avoir du choix et avoir le choix : homo electivus    

SAISON 2016-2017

- RENTREE EN IMMERSION LENTE ET APNEE DETENDUE AU CAFE-PHILO

- CE CHANGEMENT, CES NOUVEAUTES QUI FONT CRAINDRE POUR L'HUMAIN ... OU PARFOIS ESPERER ?

- LE MOT JUSTE ... Performance littéraire ? Exigence éthique ? Volonté de communiquer ?

- OH, MOI, VOUS SAVEZ, LA FAMILLE ... Avoir une (de la) famille, être une famille, faire famille ... ou pas !

- ATTENDRE - Sous l'empire de l'attente : captivité ou libre espoir ?

- FAUT-IL VOULOIR TOUT EXPLIQUER ?

- LA CONFIANCE

- PARLER / SE TAIRE Tu aurais mieux fait de te taire !

- L'AME : (IDEE) INUSABLE ?

- LE DESTIN : Le prendre en main ou s'en remettre à lui ... s'il existe ?

SAISON 2015-2016

- QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE ... PHILOSOPHER SUR LES SAISONS

- ENERGIE PERSONNELLE : à la recherche de la source merveilleuse ?

- L'AMBITION, une passion ... Démocratique ou Aristocratique ?

- PEUR ET PEURS

- LE VIVRE-ENSEMBLE dans la société des individus

- DONNE ! Que fait-on en donnant ... ou pas ?

- LES BEAUX JOURS ... Les regretter ? Les attendre ? Les rêver ? Les faire advenir ou revenir ?

- LE NATUREL

- L'INTUITION

- CONVERSATION SUR L'ART ET LES ARTS

SAISON 2014-2015

- HABITER

- DE L'ANIMAL EN NOUS ET PARMI NOUS

- T'AS PERDU TA LANGUE ? Langage & communication

- PHILOSOPHIE DU PERE NOEL

- CE QUI NOUS ATTENTE, PERSONNELLEMENT ET COLLECTIVEMENT

- DU MENSONGE entre fait banal et fait de scandale

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- LA RANCUNE ... LE PARDON

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SAISON 2013–2014

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- DOUTE ET CERTITUDE

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- LE RIRE

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SAISON 2012–2013

- PRIVE-PUBLIC, comment ça structure nos univers ?

- LA SOLITUDE, LEURS SOLITUDES, NOS SOLITUDES

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- LE GAI SAVOIR & LES PHILOSOPHES DE LA JOIE DE VIVRE

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- L'AMOUR : sa vie, ses oeuvres, sa romance, ses territoires et ses parts de marché

- EN CONSCIENCE ?

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- THEATRE VIE PHILOSPHIE

 

Bertrand LEROLLE

 

SAISON 2011–2012

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SAISON 2009–2010

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- LE COUPLE

A Lire ...

INTERVENTIONS Maurice VIDAL CAFE-LITTERAIRE & CONFERENCES

INTERVENTIONS Sandy HINZELIN

 

SAISON 2023-2024

- LE KARMA

- LA FOLLE SAGESSE

SAISON 2022-2023

- LA PHILOSOPHIE COMME MANIERE DE VIVRE

 

INTERVENTIONS Maurice VIDAL

 

SAISON 2022-2023

- LA LIBERTE CONSISTE-T-ELLE A N'OBEIR A PERSONNE ?

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SAISON 2021-2022

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- AVONS-NOUS BESOIN D'AUTRUI POUR AVOIR CONSCIENCE DE NOUS-MEMES ?

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SAISON 2020-2021

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- QUE NOUS APPORTE L'ANIMAL ?

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CAFE-LITTERAIRE

 

SAISON 2015-2016

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La maison d'édition "LE CHAT ROUGE"

 

CONFERENCES

 

SAISON 2023-2024

CONFERENCE DE :

Monsieur Christian MALAPLATE

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"LES TOURMENTS DE L'AME ET LES FLEURS MALADIVES - BEAUDELAIRE " 

CONFERENCE DE :

Monsieur Jean-Pierre FALCIOLA

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SAISON 2022-2023

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Monsieur Michel THERON

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Conférence de :

Monsieur Jean-Marie GUIRAUD-CALADOU

En date du vendredi 17 novembre 2017

"LA MUSIQUE A-T-ELLE UN SENS ?"

Conférence de :

Madame Nathalie NICAUD (soprano colorature)

En date du mardi 12 juin 2018

"UNE VOIX QUI SE RACONTE ..."  

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Conférence de :

Monsieur Maurice VIDAL

En date du mercredi 01 mars 2017

"TOUTE PRISE DE CONSCIENCE EST-ELLE LIBERATRICE ?"

SAISON 2015-2016

Conférence de :

Monsieur Samuel COHEN-SALMON

En date du vendredi 06 novembre 2015

"LE REVE"

Conférence de :

Madame Elise LANCIEN-ISNARD

En date du vendredi 08 avril 2016

"ECRIRE OUI ... MAIS COMMENT ! L'accompagnement littéraire ... Une solution !"

Conférence de :

Monsieur Pierre FERRARA

En date du mercredi 18 mai 2016

"LA SCIENCE DES RUSES ET L'ART DE LA RUSE"

SAISON 2014-2015

Conférence de :

Monsieur Samuel COHEN-SALMON

En date du vendredi 12 décembre 2014

"LE REVE"

Conférence de :

Monsieur Samuel COHEN-SALMON

En date du vendredi 20 mars 2015

"LE REVE"

SAISON 2013-2014

Conférence de :

Messieurs Jacques RECH - Maurice VIDAL - Jean-Pierre COUDER

En date du vendredi 18 octobre 2013

"LA PEINTURE DE Monsieur Jacques RECH"

Conférence de :

Madame Mireille ZARB-LOMBARD

En date du mardi 17 juin 2014

"UNE INCROYABLE QUANTITE DE TEMPLES A LA BEAUTE INDICIBLE SUR LE SOL DE L'INDE"

SAISON 2012-2013

Conférence de :

Monsieur Pierre FERRARA

En date du vendredi 14 juin 2013

"ULYSSE ET L'ETERNELLE ERRANCE"

SAISON 2011-2012

Conférence de :

Monsieur Jean-Marie GUIRAUD-CALADOU

En date du vendredi 25 mai 2012

"LE TARENTISME MEDITERRANEEN"

SAISON 2010-2011

Conférence de :

Monsieur Michel THERON

En date du vendredi 19 novembre 2010

"UN REGARD LAIQUE SUR LA RELIGION"

SAISON 2009-2010

Conférence de :

Monsieur Jean-Marie GUIRAUD-CALADOU

En date du samedi 23 janvier 2010

"LA MUSIQUE EST-ELLE UN LANGAGE ?"

Conférence de :

Monsieur Richard AMALRIC

En date du vendredi 05 mars 2010

"LES CINQ SENS"

LA PHILO ... Alain GUYARD

SAISON 2023-2024

JOURNEE CULTUR'A'RTS

animée par Monsieur Alain GUYARD

En date du samedi 07 octobre 2023

"Faut-il vraiment aller bosser ?"

SAISON 2022-2023

JOURNEE CULTUR'A'RTS

animée par Monsieur Alain GUYARD

En date du samedi 19 novembre 2022

"Pourquoi les femmes sont-elles insupportables ?"

SAISON 2010-2011

PHILO-COMPTOIR

animée par Monsieur Alain GUYARD

En date du vendredi 04 février 2011

"Décapitez tous les philosophes !"

BATEAU-PHILO

animé par Monsieur Alain GUYARD

En date du lundi 08 août 2011

"Platon, philosophe de haute-mer, la dérive de la pensée et l'archipel des certitudes"

"PHILO-ADULTES"

Juliana De SOUZA

 

SAISON 2023-2024

- EST-IL POSSIBLE DE VIVRE EN PAIX ? UNE REFLEXION SUR LA PAIX UNIVERSELLE ET INDIVIDUELLE

- LA FATIGUE AU TRAVAIL, LA FATIGUE DU TRAVAIL : DE COMBIEN D'HEURES DE TEMPS LIBRE PAR JOUR A-T-ON BESOIN ?

- C'EST QUOI ETRE UNE FEMME AU XXIème SIECLE ?

SAISON 2022-2023

- NOTRE CORPS NOUS APPARTIENT-IL ?

- UNIVERS IMMERSIFS : L'HUMAIN DANS LE METAVERS

- INTERNET ET PHILOSOPHIE : REFLEXIONS SUR UN CORPS MERCURE, METAMORPHIQUE, DANS LES METAVERS

- PEUT-ON SE METTRE A LA PLACE DES AUTRES ?

- EXPERIENCE & PAUVRETE, UNE REFLEXION DE W.BENJAMIN

SAISON 2021-2022

- PEUT-ON MESURER LA LIBERTE ?

- QUE SIGNIFIE AIMER ?

- PHILOSOPHIE AU FEMININ : INTRODUCTION A LA PENSEE DES FEMMES PHILOSOPHES

- LE PRIX DE L'INVISIBLE - LES FEMMES DANS LA PANDEMIE

- LE BEAU ET LE SUBLIME DANS L'ESTHETIQUE DE KANT

- LA QUESTION DE L'AURA ET DE SA DISPARITION 

- SE PROMENER EST-IL UN ART ?

- UNE LOI EST-ELLE FORCEMENT JUSTE ?

- LA FEE ELECTRICITE ET LA CONQUETE DE L'UBIQUITE : COMMENT L'ELECTRICITE A CHANGE NOTRE RAPPORT AVEC L'EXISTENCE ?

 

Pierre GENAY

 

SAISON 2019-2020

- LA BIOETHIQUE ET L'URGENCE ECOLOGIQUE

- L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST-ELLE LA FIN DE L'HOMME ?

- LE HASARD

 

Alban COLLIN - Juliana De SOUZA

 

SAISON 2018-2019

- L'IMPORTANCE DES PREMIERS QUESTIONNEMENTS PHILOSOPHIQUES POUR REFLECHIR SUR NOTRE PLACE DANS LE MONDE CONTEMPORAIN

- DE LA CAVERNE A LA MATRIX : DEMYSTIFICATION DE L'ALLEGORIE PLATONICIENNE A LA LUMIERE DE NOS JOURS

- PEUT-ON MESURER LE BONHEUR ? REFLEXIONS SUR LE BONHEUR NATIONAL BRUT (B.N.B.)

- TEMPUS : LA DIVISION DE LA DUREE

SAISON 2017-2018

- LA VERITE DEPEND-ELLE DE NOUS ?

- L'IMPORTANCE DES PREMIERS QUESTIONNEMENTS PHILOSOPHIQUES POUR REFLECHIR SUR NOTRE PLACE DANS LE MONDE CONTEMPORAIN

- DE LA CAVERNE A LA MATRIX : DEMYSTIFICATION DE l'ALLEGORIE PLATONICIENNE A LA LUMIERE DE NOS JOURS

- PEUT-ON MESURER LE BONHEUR ? REFLEXIONS SUR LE BONHEUR NATIONAL BRUT (BNB)

- TEMPUS : LA DIVISION DE LA DUREE

SAISON 2016-2017

- FAISONS-NOUS L'HISTOIRE ?

- QU'EST-CE QU'ON ATTEND POUR ETRE HEUREUX ?

- LE BONHEUR EST-IL LE BUT DE LA POLITIQUE ?

- L'ETAT EST-IL UN MAL NECESSAIRE ?

- PEUT-ON FONDER UNE MORALE SANS DIEU ?

- LE DESIR A-T-IL UN OBJET ?

- LA SOLITUDE

- PEUT-ON SE LIBERER DE SA CULTURE ?

SAISON 2015-2016

- COMMENT PROUVER L'EXISTENCE DU MONDE EXTERIEUR ?

- LE SENS DE LA VIE ! ! !

- NUL NE FAIT LE MAL VOLONTAIREMENT

- QU'EST-CE QU'UN HOMME LIBRE ?

- FAUT-IL ETRE MORAL ?

- NATURE & CULTURE

- ETRE UN BON VIVANT !

SAISON 2014-2015

-EST-IL POSSIBLE DE NE PAS ETRE SOI-MEME ?

- DESIR & AMOUR

- VIVRE NU ?

- A CHACUN SES GOUTS

- LA SOCIETE DE CONSOMMATION

SAISON 2013-2014

- AVOIR TOUT POUR ETRE HEUREUX

- LE TEMPS QUI NOUS EST COMPTE, COMMENT COMPTE-T-IL ?

- QUELS ACCORDS JOUENT NOTRE CORPS ?

- CHOISIR SES ENNEMIS OU AMIS, EST-CE CHOISIR LE SEMBLABLE OU LE DIFFERENT ??

- L'AMOUR & LE PARDON

- LE SOUCI DE SOI

"LA LIBRAIRIE"

CLUB DE LECTURE

 

SAISON 2022-2023

TITRE : LES SOEURS

AUTEUR : Amélie NOTHON

TITRE : LA VIE CACHEE DE MINA M

AUTEUR : Béatrice MONGE

TITRE : ETEIGNEZ TOUT ET LA VIE S'ALLUME

AUTEUR : Marc LEVY

TITRE : LES PERROQUETS DE LA PLACE D'AREZZO

AUTEUR : Eric-Emmanuel SCHMITT

TITRE : LES SOEURS D'AUSCHWITZ

AUTEUR : Heather MORRIS

TITRE : LA REPUBLIQUE DU BONHEUR

AUTEUR : Ito OGAWA

SAISON 2021-2022

TITRE : FUNERAILLES CELESTES

AUTEUR : XINRAN

TITRE : L'AMOUR APRES

AUTEUR : Marceline LORIDAN-IVENS

TITRE : SOIS FORTE LUCIA

AUTEUR : Marie-José BASURCO

TITRE : CHANGER LE SENS DES RIVIERES

AUTEUR : Mureille MAGELLAN

TITRE : LE CERCLE LITTERAIRE DES AMATEURS D'EPLUCHURES DE PATATES

AUTEUR : Mary Ann SHAFFER & Annie BARROWS

TITRE : OSCAR ET LA DAME ROSE 

AUTEUR : Eric-Emmanuel SCHMITT

TITRE : LA SEQUESTREE

AUTEUR : Charlotte PERKINS-GILMAN

TITRE : LOU

AUTEUR : Françoise GIROUD

SAISON 2020-2021

TITRE : LA CHINOISE DU TABLEAU

AUTEUR : Florence THOLOZAN

SAISON 2019-2020

TITRE : CET INSTANT-LA

AUTEUR : Douglas KENNEDY

TITRE : VERS LA BEAUTE

AUTEUR : David FOENKINOS

TITRE : UNE MACHINE COMME MOI

AUTEUR : Ian McEWAN

TITRE : CHANGER L'EAU DES FLEURS

AUTEUR : Valérie PERRIN

TITRE : LES VICTORIEUSES

AUTEUR : Laeticia COLOMBANI

SAISON 2018-2019

TITRE : LA TRESSE

AUTEUR : Laeticia COLOMBANI

TITRE : EN ATTENDANT BOJANGLES

AUTEUR : Olivier BOURDEAUT

TITRE : QUAND SOUFFLE LE VENT DU NORD

AUTEUR : Daniel GLATTAUER

TITRE : FUGITIVE PARCE QUE REINE

AUTEUR : Violaine HUISMAN

 

COUPS DE COEUR LIVRESQUES

Fabienne ALCACER

TITRE : METAMORPHOSES D’UN MARIAGE

AUTEUR : Sandor MARAI 

TITRE : LES DEFERLANTES

AUTEUR : Claudie GALLAY

Annie GALLOU

TITRE : LE PASSE SIMPLE

AUTEUR : Driss CHRAIBI

Jackie RUE

TITRE : LES SEMEURS D’ESPERANCE

AUTEUR : Jean-Luc FABRE 

TITRE : LE COLPORTEUR DES AMES

AUTEUR : Jean-Luc FABRE 

TITRE : LE SERMENT DES JUSTES

AUTEUR : Jean-Luc FABRE 

Fabienne ALCACER

TITRE : PENSEES SECRETES 

AUTEUR : David LODGE 

 Fabienne ALCACER

TITRE : Fanny STEVENSON

AUTEUR : Alexandra LAPIERRE 

Jackie RUE

TITRE : LA VENGEANCE DU PARDON

AUTEUR : Eric-Emmanuel SCHMITT

Eliane GUILLET

TITRE : N’ABANDONNEZ JAMAIS,  

NE RENONCEZ A RIEN

AUTEUR : Francis HUSTER

Odile GOMILA

TITRE : TA DEUXIEME VIE COMMENCE

QUAND TU COMPRENDS QUE TU N’EN AS QU’UNE

AUTEUR : Raphaëlle GIORDANO

Fabienne ALCACER

TITRE : L’OMBRE DU VENT

AUTEUR : Carlos RUIZ ZAFON 

TITRE : LE BAL DU DODO

AUTEUR : Geneviève DORMANN

Odile GOMILA

TITRE : LE VOYAGE DE THEO

AUTEUR : Catherine Clément

Eliane GUILLET

TITRE : LEGENDE D’UN DORMEUR EVEILLE

AUTEUR : Gaëlle Nohant  

Fabienne ALCACER

TITRE : LES FILLES DE HALLOWS FARM

AUTEUR : Angela Huth 

Jean DAMEL

TITRE : LES TROUBADOURS

AUTEUR : Henri DAVENSON

(nom de plume : Henri Irénée Marrou)

Elisabeth BON

TITRE : OSCAR ET LA DAME ROSE

AUTEUR : Eric-Emmanuel SCHMITT

Fabienne ALCACER

TITRE : COLLOQUE SENTIMENTAL

AUTEUR : Julie WOLKENSTEIN

Eliane GUILLET

TITRE : MAGELAN, récit historique

AUTEUR : Stefan SWEIG

Chantal MILLAUD

TITRE : REVE BLANC - AMES NOIRES

(recueils de poèmes)

Vingt-quatre heures avant la rencontre avec le dieu de la mort

AUTEUR : De Ma DESHENG

Fabienne ALCACER

TITRE : L'ORACLE DELLA LUNA 

AUTEUR : Frédéric LENOIR

 Fabienne ALCACER

TITRE : LE MYSTERE Henri PICK

AUTEUR : David FOENKINOS

Chantal MILHAUD

TITRE : LES IMMEMORIAUX

AUTEUR : Victor SEGALEN

Fabienne ALCACER

TITRE : TOUTE LA LUMIERE QUE NOUS NE POUVONS VOIR

AUTEUR : Antony DOERR