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POURQUOI PHILOSOPHER AU XXI° SIÈCLE ? |
Nous le savons, la philosophie ne date pas d’hier. Et beaucoup estiment qu’elle ne sert à rien, d’autres qu’elle peut être nocive. Aujourd’hui le « village global » nous interpelle individuellement et nous apporte un splendide réseau de communications et d’échanges de toutes natures. N’est-il pas vain de s’adonner encore à cette activité du passé ?
Naguère, que signifiait philosopher ?
Il est donc légitime de s’interroger sur l’origine mais surtout sur la nécessité historique de la philosophie notamment en Grèce …. aimer la sagesse, c’est vite dit !
La philosophie fut elle une science à l’époque de Démocrite ? Si la science a acquis son indépendance, la philosophie a-t-elle été capable d’en tirer avantage ?
La philosophie inspira t’elle la politique comme le prétendait Platon ? Mais certains hommes politiques du 20° siècle n’ont-ils pas abusé des pensées de Marx ou de Nietzsche pour mettre en place des idéologies au service de dictatures sanguinaires ?
La philosophie a-t-elle toujours été libre ? A partir de Saint Augustin n’a-t-elle pas mérité sa place de subordonnée à la théologie ?
Aujourd’hui ?
D’aucuns affirment que toutes les pensées se valent. Comme disait Marx dans sa lettre à Feuerbach « avec un peu de dialectique … cela passera très bien ».
Toutes les vérités n’ont-elles pas été dites ? Y a-t-il encore quelque pensée à élaborer ?
La philosophie ne doit-elle pas rester dans les mains des spécialistes, ces savants qui décortiquent les œuvres du passé et les restituent dans un langage inaccessible ?
En outre comme de multiples cénacles d’opinion existent, pourquoi y aurait-il encore des fous pour se réunir sans la caution d’une morale qui a déjà fait ses preuves ?
Heureusement les média nous informent, n’ont-ils pas vocation à être le miroir du monde ? Pourquoi demander plus ?
Si tout a été dit, pensé, ne faut-il pas donner raison à Fukuyama : ne sommes-nous pas arrivés à la fin de l’histoire ?
Alors ?
Il faudrait peut-être commencer par faire le ménage dans le bazar :
Sur le plan théorique : Morale ou éthique ? Science et conscience, technique et bonheur, matérialisme ou spiritualisme ?
Pour les questions individuelles : Y a-t-il une vie avant la mort ? Quels enfants laisserons-nous au monde ?
On le sent bien il y a des trous dans la cohérence apparente de l’époque où nous vivons. Les valeurs auxquelles se référaient nos ancêtres ressemblent à des cautères sur des jambes de bois ! Faut-il pour cela se contenter de béquilles ?
N’y a-t-il vraiment aucun domaine nouveau à explorer ? Par exemple sommes-nous responsables de la nature depuis qu’on a prétendu s’en rendre maître ? Faut-il avoir peur du clonage ? Et des O.G.M. ? Devrions nous rester des spectateurs du monde ou bien pourrions-nous devenir acteurs ? Par quelle démarche procéder si on ne veut pas se voir imposer notre façon de penser… et d’agir ?
Quelle pluie de points d’interrogation ! Et en plus : « il faut bien cultiver notre jardin » comme le répète incessamment Candide à Pangloss.